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Accusé d’avoir fait pression sur un député LR, le Maire menace Mélenchon de le poursuivre pour « diffamation »


Interrogé par des députés de La France Insoumise, le ministre de l’Economie a vivement contesté les faits initialement brandis par un député LR cité par Le Parisienmais nié depuis.

Polémique dominicale entre deux poids lourds politiques, l’un issu du gouvernement, l’autre de la gauche. Ce dimanche, Bruno Le Maire et Jean-Luc Mélenchon vivement opposés par des médias interposés autour d’une information publiée il y a quelques jours dans les colonnes du Parisien. Dans un article publié le 13 mars, quelques jours avant la prise de parole d’Elisabeth Borne à l’Assemblée nationale, une élue de droite est revenue sur les appels urgents de l’exécutif pour convaincre les LR de soutenir sa réforme des retraites.

Restant anonyme, la députée a d’abord expliqué à nos confrères qu’elle avait reçu plusieurs appels téléphoniques dans les jours précédant le vote final, visant à la convaincre de soutenir le projet du gouvernement. Selon le parlementaire, Bruno Le Maire lui-même aurait pris son téléphone, glissant, au passage, que l’exécutif pourrait être «attentifà son territoire. Un sous-entendu pour évoquer le déblocage de fonds pour sa circonscription, en échange de son soutien.

Peu après la publication de l’article, la députée est toutefois revenue sur cette information auprès de nos confrères, expliquant qu’elle avait «mal exprimé» : contrairement à ce qu’elle a dit dans un premier temps, si le patron de Bercy a bel et bien tenté de la rejoindre, comme l’a confirmé son cabinet à Parisien, il est tombé sur le répondeur du parlementaire, sans laisser de message. Les deux hommes politiques n’ont donc jamais discuté.

« Corrompre des députés »

Toujours est-il que l’information, fausse, a entre-temps été reprise à gauche par certains élus, qui n’ont pas manqué de pointer du doigt la volonté supposée du ministre de «corrompre» un élu. «Le ministre Bruno Le Maire a-t-il tenté de soudoyer des députés pour qu’ils votent la réforme des retraites ?», a ainsi feint de se demander le député Antoine Léaument, le 16 mars.De deux choses l’une : soit Le Parisien a menti, soit il y a un ministre corrupteur à Bercy, qui agit aussi en bande organisée avec le cabinet de Franck Riester», a-t-il ajouté, sur Twitter. Le même jour, la patronne du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, écrit au procureur général de la République, François Molins, lui demandant de saisir la Cour de justice de la République, accusant le ministre de «faits pouvant constituer le délit de corruption active« .

L’affaire ne s’arrête pas là, malgré le démenti du député. Ce dimanche, invité du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, Jean-Luc Mélenchon a aussi accusé le ministre «d’appeler les élus et de leur dire : « Hé, tu vas voter comme ci, comme ça, et on s’arrangera« . «Ça s’appelle faire pression, c’est aussi condamné par la loi», a lâché l’ancien député. Il a également partagé un extrait de son intervention sur Twitter, écrivant que «faire pression sur les élus pour qu’ils fassent quelque chose contre leur volonté est contraire à la loi. C’est ce qu’a fait Bruno Le Maire, appelant les élus pour leur dire quoi voter à l’Assemblée nationale, en échange d’un éventuel aménagement.« .

De quoi susciter une vive réaction du principal intéressé. Invité sur France 3 en même temps que l’intervention de Jean-Luc Mélenchon, le ministre de l’Economie a fermement démenti l’information partagée notamment par Mathilde Panot. «C’est faux, c’est un mensonge, et c’est triste, pour ne pas dire révoltantcommente Bruno Le Maire. «Le député [citée dans l’article] corrigé ses propos», a rappelé le membre du gouvernement, indigné des propos de «députés de La France insoumisesur cette affaire. «Tout le monde te tombe dessus […]parce que nous sommes dans une époque politique d’immense confusion, où le mensonge vaut la vérité, où l’on peut tout dire», s’est-il offensé dimanche en politique.

Puis, après son passage en plateau, le ministre a répondu directement aux accusations du tribun de gauche, sur Twitter. «La députée est revenue sur ses propos. Vérifiez vos accusations avant de les prononcer. Je vous demande de retirer immédiatement vos propos calomnieux et diffamatoires. Sinon, je devrais vous poursuivre pour diffamation.« , il a écrit.

Un appel resté jusqu’ici sans réponse, alors que d’autres élus de la majorité, comme le député (Renaissance) Xavier Roseren ou la députée européenne (Renew Europe) Stéphanie Yon-Courtin, ont également exigé un mea culpa de l’ancien candidat à la présidentielle, sur le réseau social oiseau bleu.

lefigaro -fp

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