Attaque au camion bélier : Amqui doit « panser ses blessures »

AMQUI | L’agitation et les réactions à chaud laissent peu à peu place à l’espoir dans la communauté d’Amqui, quelques jours après l’onde de choc provoquée par l’attaque au camion bélier.
• Lisez aussi : Santé mentale : «On a un maudit problème de violence au Québec», dit Vincent Marissal
• Lisez aussi : [EN IMAGES] Amqui : plus de 250 bougies à la mémoire des victimes
• Lisez aussi : « Tout le monde est Amqui » : Legault promet d’en faire plus pour la santé mentale
« Depuis le guet de jeudi soir, on sent que l’ambiance change doucement en ville. Le monde recommence à respirer. Ça va continuer à s’améliorer avec le temps », indique la mairesse d’Amqui, Sylvie Blanchette.
Une messe a été célébrée en hommage aux deux disparus et aux neuf blessés, dont certains se battent encore pour leur vie. C’est l’archevêque de Rimouski, Mgr Denis Grondin, qui a présidé la cérémonie basée sur l’espoir et la solidarité.
L’administration municipale a également offert une dernière occasion de rassemblement pour les citoyens en formant une grande chaîne humaine dans un parc local vendredi soir. Beaucoup d’entre eux se sont donné la main pour communier avec tous ceux qui ont été personnellement touchés par la tragédie.
« Nous devons nous soutenir dans cette épreuve. je pense que [cet événement] est une étape importante dans la guérison des blessures ensemble », a déclaré un résident que nous avons rencontré vendredi.
D’autres, comme Marc, un résident de Lac-au-Saumon, préfèrent investir du temps pour « oublier » ce qui s’est passé sur le boulevard Saint-Benoît. « Je comprends que certains doivent parler de ce qui s’est passé pour faire sortir le méchant, mais je ne veux plus y penser », dit-il.
Selon le maire Blanchette, il était essentiel d’organiser une cérémonie civile, pour donner l’occasion à tous ceux qui ressentent le besoin de « faire ressortir le trop-plein d’émotions une dernière fois avant de retourner à la routine ». .
Suite des choses
Sylvie Blanchette a pris quelques secondes pour se ressaisir au moment de discuter des prochaines étapes pour la ville de 6 200 âmes.
« Je pense qu’à la fin de la semaine, les gens prendront le temps de se retrouver en famille et verront à quel point ils ont de la chance d’être ensemble », poursuit-elle.
Toutefois, le maire rappelle que les ressources d’aide du CISSS du Bas-Saint-Laurent seront là pour « accueillir et soutenir toutes les personnes » qui ressentent le besoin de parler des événements.
mémorial possible
Même si elle estime qu’il est « beaucoup trop tôt » pour y penser sérieusement, Mmoi Blanchette n’écarte pas la possibilité qu’un monument ou une plaque soient installés pour honorer les personnes dont la vie a été fauchée en pleine ville.
« Pour le moment, nous sommes toujours en gestion de crise, avoue-t-elle. Lorsque la poussière sera retombée, la Ville travaillera ensemble pour déterminer ce qu’il faut faire ensuite. »
LE TEMPS DE GUÉRIR
Photo Vincent Desbiens
Le prêtre Kindé Cosme Arouko, quelques heures avant la messe en l’honneur des victimes d’Amqui, le 17 mars.
« Ce que nous voulions délivrer, c’est un message qui va bien au-delà des croyances religieuses. C’est une question de dignité humaine, d’aider tous ceux qui en ont besoin. »
— Kindé Cosme Arouko, prêtre d’Amqui
« La suite sera longue, surtout pour ceux qui sont touchés dans leur famille. Mais il est temps qu’on puisse arranger les choses. »
— Sylvie Blanchette, mairesse d’Amqui
« Nous allons vivre avec cela pendant un certain temps, surtout quand nous connaissons personnellement les victimes. Un jour, nous surmonterons cette dure épreuve. »
— Daniel Valcourt, ami des victimes Jean Lafrenière et Pauline Desmarais
journaldemontreal-local