Au Musée du Luxembourg, Léon, l’autre Monet

Léon Monet vers 1900, dans la cour de son usine chimique de Maromme, spécialisée dans la production de teintures. A droite, son neveu, Jean. Photo de François Doury
CRITIQUE – En abordant l’art du peintre à travers le rôle de son frère Léon, collectionneur et fabricant de couleurs, cette exposition originale éclaire un pan méconnu de l’histoire de l’impressionnisme.
Et si des deux il était le plus moderne ? La question est un peu provocatrice, mais elle pointe irrésistiblement vers l’exposition que le musée du Luxembourg à Paris consacre à Léon Monet (1836-1917), le frère méconnu de Claude. Le patriarche de l’impressionnisme a trouvé la gloire en fusionnant avec la nature. Mais ce que le plein air lui a inspiré, il l’a peint avec des couleurs synthétiques. Et ces tubes de pâte à base de lanoline, c’est Léon, le fabricant de produits chimiques, qui les a produits. Ce n’est pas anodin : devant de grandes photographies d’usines, ses nuanciers, grands albums ouverts, ou ces échantillons de tissus, des mousselines chatoyantes ou des indiens sont exposés à côté de la palette du peintre.
« A la fin du XIXee siècle, 80% des productions du mouvement impressionniste ont été réalisées avec des peintures chimiques », estime la commissaire Géraldine Lefebvre. Depuis trois ans, cet historien de l’art tente de clarifier ce qu’était la collection d’art de Léon. Parce que ce grand frère de…
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