Divertissement

Au temps du dernier empereur de Chine


La montre oubliée de l’Empereur Puyi, immortalisée sur grand écran par le film de Bernardo Bertolucci, vient de réapparaître aux enchères chez Phillips.

Certaines montres sont plus que de simples objets. Ce sont des capsules en temps réel. C’est ce type de garde-temps chargé d’histoire qu’Aurel Bacs, Indiana Jones de l’horlogerie et l’un des commissaires-priseurs les plus célèbres de son secteur, aime faire sortir de l’oubli. Avec eux réapparaît la vie de ceux qui les portaient autrefois dans les meilleurs et les pires moments de leur existence. C’est le cas de la Patek Philippe du dernier empereur de Chine (1906-1967), dont l’histoire a été immortalisée sur grand écran en 1987 par Bernardo Bertolucci.

La montre du souverain resté prisonnier de la Cité Interdite, au cœur de Pékin, sera présentée par la maison de vente aux enchères Phillips, associée à Bacs & Russo, à travers le monde avant d’être mise aux enchères (à une date qui n’est pas encore finalisé). Cette pièce rare est estimée à plus d’un million d’euros. Il faut dire qu’au-delà de sa provenance unique, cette Référence 96 Quantième Lune de 1937 en platine est aussi un garde-temps mythique.

La Patek Philippe oubliée du dernier empereur de Chine. Phillips

« On ne connaît pas toutes les montres qui dorment dans des tiroirs, dit Aurel Bacs. Ici, comme ce fut le cas avec la Rolex Daytona de Paul Newman, c’est la montre qui nous a trouvés. Nous ne savions même pas que cela existait. Vérifier une histoire aussi exceptionnelle nous a pris trois ans. Grâce à l’aide de Patek Philippe, il a été établi qu’il était original. Deux exemplaires identiques, dont un au musée de la marque, étaient connus. Mais personne n’imaginait qu’il y en avait un troisième ! En 1937, cet homme qui régnait sur plus de 400 millions d’habitants de la Cité Interdite demande une montre à la célèbre manufacture genevoise. Il s’est sans doute offert le plus cher de l’époque ! »

La Patek Philippe oubliée du dernier empereur de Chine. Phillips

Une montre, un éventail en papier, un carnet manuscrit, des aquarelles, une édition reliée des Entretiens de Confucius… Autant de souvenirs retrouvés de la vie d’un empereur déchu, monté sur le trône à l’âge de trois ans, en 1908, et rapidement placé en résidence surveillée, grandissant dans l’ignorance totale du monde extérieur. En 1945, une autre captivité a commencé pour lui, une fois capturé par l’Armée rouge, après la reddition des forces japonaises. Le dernier empereur de la dynastie Qing restera prisonnier cinq ans en URSS. Cinq années durant lesquelles un fonctionnaire soviétique qui parlait couramment le mandarin, Georgy Permyakov, lui servit d’interprète et de tuteur, jusqu’à ce qu’il devienne son ami.

La Patek Philippe oubliée du dernier empereur de Chine. Phillips

« Jusqu’à sa mort en 2005, tous les objets personnels que Puyi lui avait donnés étaient restés avec lui pendant 50 ans. Après sa mort, ses héritiers revendirent la montre à un passionné européen qui nous contacta. Que Puyi et son traducteur russe soient devenus amis, malgré leurs différences d’âge, de culture et d’origine, est une histoire aussi touchante qu’inimaginable. »

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