bien trop faibles, les Bleus chutent mais remplissent leur mission

Trop retravaillée, l’équipe de France a rendu une mauvaise copie face à la Tunisie (0-1), mais a conservé sa première place du groupe D.
Envoyé spécial à Doha
C’était couru d’avance. Lorsque le onze de départ français est tombé une heure avant le coup d’envoi, la plupart des fans français présents dans la salle de presse de l’Education City Stadium n’attendaient pas grand-chose d’un tel match. Et nul doute que la composition de l’effectif de Didier Deschamps, avec neuf changements dès le deuxième match pour une équipe qui n’avait pas l’air de rien face à la Tunisie (0-1), ne manquera pas d’évoluer. agiter les (nombreux) débats.
Pragmatique, le sélectionneur des Bleus a rétorqué avec vigueur que son groupe était déjà qualifié avant la rencontre face à la Tunisie, qu’il fallait souffler des cadres pour les huitièmes de finale et éviter de sombrer pour s’assurer la première place du groupe D. Sur ces points, mission accomplie. Des arguments recevables et logiques au vu de l’énorme liste de forfaits (Pogba, Kanté, Maignan, Kimpembe, Nkunku, Benzema, Hernandez), mais qui lui reviendront en pleine tronche s’il quitte la piste le week-end prochain.
Deschamps a perdu un match… dans lequel il n’a rien perdu
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Si en 2014 et 2018, l’idée d’un turnover avait été validée avec six changements et deux nuls soporifiques (0-0 contre l’Equateur et le Danemark), cette fois le staff des Bleus est allé trop loin dans le côté expérimental. On entend les raisons et on peut les comprendre, mais jetant des joueurs ensemble dans la même soirée dans de nouvelles positions (Disasi à droite tandis que Pavard a rongé son frein tout le match sur le banc, Camavinga à gauche) ou dans des clés de rôles comme Veretout et Guendouzi au milieu, n’ont finalement profité à personne.
Sinon les cadres habituels, tenus au chaud pendant une bonne partie de la rencontre. Certains diront que l’équipe de France a manqué de respect lors de la Coupe du monde, d’autres argueront que le sélectionneur n’a profité que de l’avantage tiré des deux premières sorties réussies contre l’Australie (4-1) et le Danemark (2-1). Il y a débat.
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Que dire à la fin de cette bouillie de football ? Déjà elle n’a même pas pleinement profité aux Tunisiens, poussés par plus de 30 000 spectateurs passionnés mais peu respectueux des hymnes nationaux, puisque l’Australie a dominé le Danemark (1-0), les renvoyant dans leur pays. Coupe du monde terminée. Et ce jeu ? Une équipe de France en souffrance une bonne partie de la fin d’après-midi, à l’image d’un gentil Camavinga pour dépanner côté gauche mais en constante asphyxie à un poste qui n’est pas le sien. L’édifice français, fait de bric et de broc, ne ressemblait pas à grand-chose, à part un valeureux et seul international Tchouameni, avec Konaté, à tenir son rang.
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Sans surprise, avec cœur et courage, la Tunisie s’est permise de croire au rêve d’une qualification quand Khazri a ouvert le score du bout du pied gauche, profitant des largesses de Fofana et Varane (1-0, 58e). Mais il aurait fallu plus de talent et une équipe de France vraiment au bout du gouffre pour espérer mieux. Surtout, dans le même temps, l’étonnante Australie, balayée par les Bleus en ouverture du groupe D, a fait le boulot face à de tristes Danois, demi-finalistes de l’Euro et déjà demandés à quitter le Qatar. Si les changements opérés par Deschamps à l’heure de jeu (sortie de Varane, Coman, Veretout pour Saliba, Mbappé et Rabiot) ont rééquilibré les choses, la prestation d’ensemble reste bâclée. Seul un but refusé dans les dernières secondes de Griezmann (90+8) a sorti l’équipe de France de sa torpeur. Mais les champions du monde en titre ne méritaient pas mieux samedi soir à Doha. Désormais, il faudra patienter quelques heures pour connaître l’identité du futur adversaire en 8e finale le dimanche (16h). L’Argentine, la Pologne, l’Arabie Saoudite ou le Mexique se bousculent à la porte.
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