Bourse de Paris incertaine dans l’attente de la décision de la BCE, calme pour les banques

La cote parisienne hésite jeudi matin : l’indice star du CAC 40 ne progressait que de 0,72 % vers 11h15 CHARLES PLATIAU / REUTERS
La tourmente des marchés complique la décision de la Banque centrale européenne, qui cherche à lutter contre l’inflation.
La Bourse de Paris reste prudente jeudi matin, après les efforts de la Banque nationale suisse pour restaurer la confiance des investisseurs dans le Credit Suisse avant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne.
Après un net rebond en ouverture (+1,48%) et après avoir chuté de 3,58% la veille, la cote parisienne se fait plus hésitante: l’indice vedette CAC 40 ne progressait que de 0,72% vers 11h15. A la Bourse suisse, le Credit Suisse l’action a grimpé de plus de 21%, au lendemain d’un plongeon historique (près de 25%) dont l’étincelle a été le refus de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne, d’engager davantage d’argent pour soutenir le groupe suisse, en difficulté depuis deux ans. années.
L’indice du secteur bancaire européen (Stoxx 600 Banks) remontait doucement la pente (+2,24% à 08h30 GMT), après avoir plongé de près de 7% la veille. A Londres, HSBC a pris 3,79% à 569,00 pence et Barclays 3,33% à 142,84 pence. A Paris, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale gagnent plus de 2%. A Francfort, Commerzbank et Deutsche Bank ont grimpé de plus de 3%.
L’équation complexe de la BCE
Pour tenter d’apaiser la situation, la Banque nationale suisse (BNS) s’est dite prête à mettre des liquidités à la disposition de l’établissement zurichois »si besoinet le Credit Suisse a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu’il emprunterait jusqu’à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d’euros) à la BNS à court terme pour renforcer ses liquidités.
Ce douloureux épisode intervient après la faillite de plusieurs banques régionales américaines la semaine dernière qui avait déjà fait craindre la stabilité du système bancaire mondial. Ces turbulences compliquent la décision de la Banque centrale européenne, qui cherche à lutter contre l’inflation persistante en relevant ses taux directeurs sans déstabiliser davantage les marchés financiers. Jusqu’à récemment, une hausse de 50 points de base lors de la réunion de politique monétaire de jeudi était presque terminée, comme la BCE elle-même l’avait annoncé le mois dernier. Mais le scénario d’un quart de point de hausse n’est plus écarté par les marchés.
«Une hausse de seulement 25 points de base ou un statu quo est risqué. Elle pourrait confirmer aux investisseurs un risque bancaire en Europe et que la banque met de côté sa lutte contre l’inflation», prévient Christian Parisot, économiste du courtier Aurel BGC. «À l’inverse, une hausse de 50 points de base pourrait accroître la pression sur la valorisation du secteur bancaire», poursuit-il, estimant que «il n’y a pas de réponse idéale pour la BCE aujourd’hui« .
lefigaro -Économie et commerce