Divertissement

David Bowie et Polly Maggoo font vibrer le défilé Chanel


La drôlerie de Polly Maggoo, la fleur préférée de Coco et un soupçon de dandysme « british » infusent l’hiver prochain à la maison de la rue Cambon d’une folle énergie.

Virginie Viard est fan de Qui es-tu Polly Maggoo ? Et sans doute parce que son réalisateur mythique, William Klein, est décédé en septembre dernier, elle a revisité cette satire délirante du monde de la mode des années 1960.

Sa propre Polly s’appelle Nana Komatsu, une jeune actrice japonaise et ambassadrice Chanel qui, dans les teasing diffusés sur Instagram, joue les mannequins années soixante dans son petit studio parisien bordé de ses propres clichés. La demoiselle est bien sûr au premier rang du show, assise entre Penélope Cruz et la jeune et jolie Whitney Peak, nouvelle égérie du best-seller Coco Mademoiselle (pas très loin, on aperçoit aussi Patti Smith !) face à un camélia monumental.

«Le camélia ?demande la directrice artistique, la veille dans son atelier de la rue Cambon où l’accessoirisation s’opère en présence de ses complices, les photographes stars Inez & Vinoodh. C’est évidemment la fleur emblématique du Coco… » (« La Dame aux caméliasc’était ma vie », dit Gabrielle Chanel, qui dit avoir vu la pièce avec Sarah Bernhardt, NDLR).

« Mais là, ça prendra vie grâce aux films de Nana Komatsu qui seront projetés sur les pétales. J’aime le côté étrange et magique de « la fleur qui parle », entre Jacques Demy et Mon amie la Rose. Et, par association d’idées, j’ai pensé au prince, qui est forcément anglais chez luis. »

Faut-il rappeler que le tweed Chanel est né de l’histoire d’amour de Gabrielle et du Duc de Westminster ? Par ailleurs, la maison vient d’officialiser un partenariat avec la fondation du roi Charles III, férue de savoir-faire et de traditions textiles, autour d’un programme dédié à l’apprentissage de la broderie. Le souverain devrait également venir visiter prochainement le 19M, cet immeuble de la porte d’Aubervilliers qui regroupe les métiers d’art dans le giron de Chanel.

Mais le prince ultime, aux yeux de Virginie Viard, du moins pour cette collection, n’est autre que David Bowie. Si rien ici n’est littéral, il y a de la génétique glam rock dans cette combinaison en maille qui est décolletée devant et derrière et portée sur un chemisier en tricot avec des poignets smockés.

Et il y a aussi Marianne Faithfull ( Mon idole dit-elle) dans ce tailleur veste courte et jupe boutonnée en vinyle noir porté avec des bottes en cuir stretch (qui, sur certains looks, sont imprimées de camélias jusqu’à la semelle).

Sur l’air de Swinging London

«Cette robe est ma préférée, elle a l’air très artistique», ajoute-t-elle en désignant une robe à col chemise portée par le mannequin suisse si chic, Vivienne Rohner. Une sorte de marinière longue en jersey et velours ornée de camélias et de doubles C, très belle en effet et très simple aussi (notre photo).

Car c’est le sel de cette collection qui, derrière le style Swinging London (comme les collants en dentelle blanche), envoie les vêtements facile à faire, très Chanel, mais sans le poids de l’institution. Il faut dire que le casting est particulièrement cool : les filles, dont beaucoup ont des courbes, donnent de la chair aux salles, quelque chose d’un peu jazzy, sensuel, sur la bande originale de Róisín Murphy.

Il y a un vrai sens de la mode dans cette combinaison bermuda noire ceinturée de perles, ce manteau en cachemire bicolore comme la robe de chambre d’un homme cette robe pull bordée de gros pompons en plumes blanches (comme des camélias stylisés), ou encore ces jupes longues à double pan coupés en tweed masculin et ces pantalons très larges en soie matelassée.

Cette fois, Virginie Viard n’a pas utilisé de documents d’archives. «Mais j’ai une bonne culture de la maison depuis le temps que j’y suis… Ce qui ne m’empêche pas d’avoir droit à des petits cours particuliers avec le responsable de notre patrimoine. D’ailleurs, je me suis rendu compte que je ne connaissais pas si bien certaines périodes de Coco, car pendant toutes ces années avec Karl (Lagerfeld)nous avons beaucoup tourné autour de lui »elle rit.

Comme lui, elle dit ne pas être obsédée par le passé. Mais alors pourquoi ces références au cinéma et à la musique d’antan ? « Vraiment, ce n’est pas que je suis coincé dans le passé, mais j’aime cette liberté de la période 1960-1970, cette mode qui ne se prend pas au sérieux, cette extravagance sans arrière-pensée, et qui a un peu disparu, non ?

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