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dernier jour pour UBS pour avaler le Credit Suisse et éviter une débâcle


Selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs suisses de dépôts en une seule journée à la fin de la semaine dernière. DENIS BALIBOUSE / REUTERS

L’accord de rachat du Credit Suisse par UBS doit être scellé ce dimanche. Une solution doit être trouvée avant l’ouverture de la Bourse lundi. Un tel rapprochement est une affaire complexe qui prendrait normalement des mois.

La plus grande banque de Suisse, UBS, poussée par les autorités, doit absolument finaliser dimanche le rachat de son rival Credit Suisse pour espérer éviter une débâcle et une vague de panique contagieuse sur les marchés lundi. Plusieurs membres du gouvernement se sont réunis dimanche matin au ministère des Finances à Berne, rapporte le quotidien 20 Minutes, pour évoquer ce dossier d’une importance capitale pour l’économie suisse. Le président de la Confédération Alain Berset ainsi que d’autres membres du Conseil fédéral sont arrivés à 7h30. Les sept membres du gouvernement s’étaient déjà réunis la veille.

L’accord de rachat du Credit Suisse par UBS doit être scellé dimanche lors d’une réunion extraordinaire du gouvernement et des dirigeants des deux géants bancaires de la capitale, a indiqué samedi le tabloïd Blick, généralement bien informé. Une telle réconciliation est une affaire complexe qui devrait normalement prendre des mois. UBS n’aura eu que quelques jours.

Pression des partenaires de la Suisse

Mais les autorités suisses n’ont d’autre choix que de pousser UBS à surmonter ses réticences, en raison de l’énorme pression exercée par les grands partenaires économiques et financiers de la Suisse qui craignent pour leur propre place financière, explique Blick. Bruno Le Maire, le ministre français des Finances a fait passer le message dans Le Parisien : «Nous attendons maintenant une solution définitive et structurelle aux problèmes de cette banque« . Le Trésor américain avait également indiqué qu’il suivait l’affaire de près.

Une solution doit être trouvée avant l’ouverture de la Bourse lundi à 9 heures. Mercredi à la clôture, le Credit Suisse valait à peine 7 milliards de francs suisses (environ autant d’euros) après une chute record de l’action, une misère pour une banque qui – comme UBS – fait partie des 30 établissements au monde considérés aussi important de les laisser échouer.

Mais selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs suisses de dépôts en une seule journée à la fin de la semaine dernière dans un contexte de méfiance croissante à l’égard de la banque. Il est également probable que pour agir rapidement, les dirigeants des banques seront dispensés de l’obligation de consulter les actionnaires, précise le Financial Times.

Garanties publiques

Selon l’agence Bloomberg, UBS exige que les pouvoirs publics supportent les frais de justice et les pertes potentielles qui peuvent s’élever à des milliards de francs. Les discussions butent sur la banque d’investissement, indique l’agence financière, l’un des scénarios à l’étude étant une reprise uniquement de la gestion d’actifs et de patrimoine avec une vente de la banque d’investissement. Les discussions portent également sur le sort à réserver à la succursale suisse du Credit Suisse, l’une des parties rentables du groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs suisses l’an dernier et table toujours sur des pertes.substantielen 2023. Cette branche regroupe la banque de détail et les crédits aux PME. L’une des pistes envisagées par les analystes est celle d’une introduction en bourse, qui éviterait aussi des licenciements massifs en Suisse à cause des doublons avec les activités d’UBS.

Mercredi, la méfiance des investisseurs et partenaires a déjà poussé la Banque centrale suisse à prêter 50 milliards de francs suisses pour redonner de l’oxygène au Credit Suisse et rassurer les marchés. Cependant, le répit n’a été que de courte durée.

Et la Commission de la concurrence ?

Le Credit Suisse vient de vivre deux années marquées par plusieurs scandales qui ont révélé, du propre aveu de la direction, «faiblesses substantielles» dans son «contrôle interne« . L’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) l’a accusé d’avoir «a gravement manqué à ses obligations prudentiellesdans la faillite de la société financière Greensill, qui marqua le début de ses ennuis. En revanche, UBS, qui a passé plusieurs années à se remettre du choc de la crise financière de 2008 et d’un plan de sauvetage massif de l’État, commence à récolter les fruits de ses efforts et, selon plusieurs médias, la banque n’avait pas l’intention avant le week-end de se lancer dans l’aventure Credit Suisse. La Commission de la concurrence pourrait également froncer les sourcils selon la configuration de la reprise.

Fin octobre, le Credit Suisse avait dévoilé un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 9.000 postes d’ici 2025, soit plus de 17% de ses effectifs. La banque, qui employait 52.000 personnes à fin octobre, envisage de séparer la banque d’investissement du reste de ses activités pour se recentrer sur ses pans les plus stables, dont la gestion de fortune. Mais comme le souligne Blick :Tout indique une solution suisse ce dimanche. Et à l’ouverture de la bourse lundi, le Credit Suisse pourrait appartenir au passé« .

lefigaro -fp

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