Désherbex : génie local au service du désherbage

Une jeune entreprise sherbrookoise a développé une machine intelligente qui optimise l’opération de désherbage pour les producteurs biologiques.
Il a été créé par Simon Michaud, étudiant à la maîtrise en génie électrique à l’Université de Sherbrooke, qui, lors d’un stage dans une entreprise agricole à l’été 2019, a été surpris par la façon d’accomplir cette tâche. difficile en soi.
« Chez ce producteur, le désherbage est fait à la main par des ouvrières allongées à plat ventre sur une table de massage adaptée tirée par un tracteur. La tête appuyée dans la cavité faciale, ils arrachent les mauvaises herbes, une rangée de légumes à la fois. Voyant cela, je me suis dit qu’il était possible de concevoir une machine qui permettrait de désherber plus rapidement et plus efficacement », raconte Simon Michaud, fondateur de Désherbex, qui a remporté le premier prix du concours Bourse Pierre-Péladeau, doté de une somme de 75 000 $.
Il a fallu quelques mois de travail pour développer l’outil de désherbage qui fonctionne automatiquement.
Grâce à plusieurs caméras haute définition et à l’intelligence artificielle, la machine est capable de faire la différence entre les légumes – oignons, carottes ou autres – et les mauvaises herbes.
De nombreux avantages
« Cela permet de désherber trois rangs à la fois et même plus si le producteur ajoute plus d’un module », explique Simon Michaud. Notre outil est robuste et peut arracher 12 mauvaises herbes par seconde. Les gains de productivité sont importants par rapport au désherbage manuel. »
Il n’est pas rare que les producteurs soient obligés de renoncer au désherbage d’une partie de leurs champs par manque de temps. « Il peut y avoir jusqu’à 25% de la surface de production qui n’est pas nettoyée », explique le jeune entrepreneur. Il y a donc une perte de production importante. »
« De plus, le Désherbex n’a pas besoin d’assistance, il a juste besoin d’un conducteur pour le tracteur. Elle libère ainsi la main-d’œuvre qui peut se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée. Un atout quand les travailleurs se font rares », ajoute-t-il.
Pour le maraîcher, cela peut représenter un gain financier non négligeable. « Le coût du désherbage peut se situer entre 150 000 $ et 200 000 $ par été, principalement en frais de main-d’œuvre », dit-il.
Autre avantage de Désherbex : il nettoie les champs sans utiliser de pesticides.
Commencer la commercialisation
À l’été 2022, Désherbex teste son deuxième prototype chez un producteur d’oignons. Une étape nécessaire pour valider l’efficacité de la machine avant sa commercialisation.
Dans un premier temps, M. Michaud prévoit offrir un service de désherbage aux fermes maraîchères pour ensuite lancer Désherbex sur le marché québécois et possiblement ailleurs en Amérique du Nord. La bourse que la jeune entreprise a remportée l’aidera à finaliser la conception de son outil.
Le potentiel de vente est important. « Au Canada, il y aurait 143 000 acres en production de légumes-racines, dont 16 000 au Québec seulement. Aux États-Unis, il y a plus de 230 000 acres. On estime qu’avec un seul Désherbex, le producteur peut traiter 125 acres l’été », explique M. Michaud, qui prévoit aussi quelques embauches à court terme pour grossir son équipe de quatre employés.
Rien ne le prédestinait à l’entrepreneuriat, encore moins à l’agriculture.
« Quand j’ai fait mon stage chez un producteur de carottes, c’était la première fois que je mettais les pieds dans un champ », raconte-t-il. Je suis tombé amoureux de l’agriculture. De plus, nous pouvons apporter une solution à un problème courant et libérer les travailleurs d’une tâche trop difficile. C’est très concret. »
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