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Face aux inquiétudes du marché, quel avenir pour le Credit Suisse ?


L’action Credit Suisse a fortement chuté vendredi, après un court répit la veille grâce à la bouée de sauvetage lancée par la banque centrale suisse, les investisseurs s’inquiétant désormais de ce qu’il adviendra du géant bancaire suisse.

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Restructuration plus radicale, fermeture complète des activités de banque d’investissement, rachat par UBS, l’éternel concurrent et numéro un en Suisse.

Ce dernier scénario – maintes fois envisagé – a repris l’avantage après des informations de la Financial Times Vendredi soir.

Fusion avec UBS

Selon le quotidien économique UBS, la première banque suisse serait en pourparlers pour le rachat total ou partiel de sa rivale avec la bénédiction expresse des autorités de régulation suisses.

La banque centrale « veut une solution simple avant l’ouverture des marchés lundi », précise le FT.

UBS souhaite néanmoins évaluer quels risques une reprise totale ou partielle pourrait faire peser sur ses propres activités, précise le FT.

L’hypothèse d’un rachat de Credit Suisse par une banque avait également été évoquée par les analystes de JP Morgan, « avec UBS comme option potentielle ».

Compte tenu du poids que cette fusion conférerait aux deux banques, ils imaginent que la succursale suisse du Credit Suisse, qui comprend la banque de détail et les prêts aux PME, pourrait être cotée en bourse ou scindée.

Avec son action qui s’est effondrée mercredi à un plus bas historique de 1,55 franc suisse, la capitalisation boursière du Credit Suisse a fondu, faisant potentiellement de la banque une proie facile à absorber.

L’idée d’une fusion des deux plus grandes banques suisses resurgit régulièrement, mais est généralement écartée en raison de problèmes de concurrence et des risques pour la stabilité du système financier suisse compte tenu du poids qu’une fusion leur donnerait.

« La question se pose car il y a beaucoup de candidats qui pourraient être intéressés », a relevé David Benamou, directeur d’investissement d’Axiom Alternative Investments, lors d’un entretien à l’AFP vendredi après-midi.

Et ce d’autant plus que la capitalisation boursière du Credit Suisse oscille actuellement entre 6 et 8 milliards de francs suisses.

«Mais la direction du Credit Suisse, même si elle y est contrainte par les autorités, ne choisira pas [cette option] seulement si elle n’a pas d’autre solution », a-t-il dit.

La banque commence tout juste à « déployer son plan de bataille » et, de son côté, UBS a passé plusieurs années à se remettre de sa grave crise de 2008, note M. Benamou, doutant qu’UBS veuille se lancer dans une nouvelle restructuration maintenant qu’elle est commence à récolter les fruits de ses efforts.

Une restructuration plus radicale

Avec des inquiétudes autour de la faillite de SVB, l’action du Credit Suisse avait déjà été chahutée en début de semaine et les instruments de couverture de la banque, les CDS (Credit Default Swaps), s’étaient eux envolés.

Ces dérivés, qui permettent aux investisseurs de se prémunir contre le risque de non-remboursement d’une dette, sont un baromètre des inquiétudes des marchés.

Face à ces tensions, les analystes de Morningstar avaient estimé que la banque serait contrainte de faire appel aux marchés malgré l’augmentation de capital déjà bouclée en novembre, l’option alternative étant, selon eux, de devoir scinder ses activités.

Avec l’aide de la banque centrale, le Credit Suisse a gagné « un temps précieux », ont alors réagi les analystes de Morningstar, estimant toutefois que sa restructuration était « trop ​​complexe » et n’allait pas « assez loin » pour rassurer les donateurs. fonds, clients et actionnaires.

Entre autres choses, ils suggèrent que le Credit Suisse vende son activité de courtage déficitaire.

Les analystes de la banque américaine JP Morgan envisagent une option radicale qui serait de « fermer » purement et simplement l’activité de banque d’investissement.

Bankruptcy, un morceau « fantasy »

Mercredi, le président de la Banque nationale saoudienne, premier actionnaire du Credit Suisse, a déclaré que la banque n’avait « absolument aucune » intention d’augmenter sa participation dans le Credit Suisse, ce qui avait déclenché un mouvement de panique dans un marché très inquiet des risques de contagion après la faillite de la banque américaine SVB.

Le titre de Credit Suisse avait perdu jusqu’à 30% durant la séance, poussant la banque centrale suisse à venir à la rescousse en mettant à la disposition de Credit Suisse jusqu’à 50 milliards de francs (50,7 milliards d’euros) de liquidités.

Cette bouée de sauvetage pose la question d’une faillite ordonnée, dans laquelle le régulateur prendrait le contrôle de la banque et se chargerait de son démantèlement.

C’est une hypothèse « fantaisiste », a réagi M. Benamou.

Le Credit Suisse, l’une des trente banques au monde trop grosses pour faire faillite, est « l’une des banques les mieux capitalisées d’Europe », a-t-il rappelé.

Son ratio de fonds propres de base, les sommes que les banques doivent mettre de côté pour le choc en cas de crise, s’élève à 14,1% et la banque dispose désormais d’énormes liquidités avec l’aide de la banque centrale.



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