« Il ne faut pas gêner le ferry », dit Laurent Berger

Laurent Berger, Philippe Martinez et Cyril Chabanier, à Paris, ce jeudi. PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS
« Cela doit se faire dans de bonnes conditions. […]. Mais quand il y a une telle colère, je peux souhaiter ce que je veux […]la colère, elle est là », a déclaré, pour sa part, Philippe Martinez, dimanche.
Les lycéens pourront-ils passer leur bac dans de bonnes conditions ? Alors que le mouvement social contre la réforme des retraites se poursuit et que les mobilisations se poursuivront la semaine prochaine, la menace de grèves paralysant le bon déroulement des examens plane sur ce rendez-vous central des jeunes étudiants.
Les épreuves dites de spécialité débuteront lundi, jour de l’examen des motions de censure déposées par les oppositions à l’Assemblée nationale. Pourtant, ce jour-là, des mobilisations, par exemple dans les transports, pourraient empêcher les lycéens de composer dans de bonnes conditions. Par ailleurs, les syndicats de l’éducation – dont CGT Éducation, FO, Sud Éducation et SNES-FSU – ont appelé à la poursuite de la mobilisation »pendant le bac» : les organisations «avoir déposé un préavis de grève couvrant la période des épreuves de spécialité». Si le gouvernement refuse de reculer, « ils appellent tous les collègues à se prononcer sur la poursuite de l’action et à poursuivre la mobilisation lors des épreuves de spécialité, y compris par la grève de la surveillance là où c’est possible ».
Cependant, tous les syndicats ne sont pas d’accord avec cette stratégie. Interrogé dimanche sur BFMTV, le patron de la CGT a estimé que les tests devaient pouvoir se passer »le meilleur possible», sans toutefois appeler directement pour éviter toute mobilisation ces jours-ci : «Il faut le faire dans de bonnes conditions. […]. Mais quand il y a une telle colère, je peux souhaiter ce que je veux […]la colère, elle est là« , a déclaré Philippe Martinez. Le syndicaliste a également rejeté la faute d’éventuelles perturbations sur le gouvernement, soulignant qu’il lui appartenait de reculer sur son projet pour que la mobilisation s’apaise.
Dans une interview à paraître dans Libérer le patron de la CFDT a quant à lui tenu un discours plus direct : « Vous ne devez pas interférer avec le ferry »a plaidé Laurent Berger. « Pour un jeune en terminale, le mois de mars est un stress total […]. Cette période est déjà très dure pour eux. Si, en plus, ils ont au-dessus de leur tête une épée de Damoclès, personne ne les aide. La CFDT est claire là-dessus : nous n’interférons pas avec le ferry”il expliqua.
Un « dispositif spécifique » pour les événements du 20, 21 et 22
Reste à savoir si ce message sera entendu. Certaines organisations semblent déterminées à poursuivre leur action : «La reprise de la grève est une nécessité dans l’Education nationale, aux côtés d’autres secteurs qui sont – depuis plusieurs semaines pour certains – dans la bataille. Dans les lycées, la question de la grève de surveillance des épreuves du baccalauréat spécialité à partir de lundi doit se poser», a écrit Sud éducation Paris sur Twitter, ce dimanche.
De son côté, le gouvernement se veut rassurant. Si les épreuves se tiendront bien jusqu’à mercredi inclus »pour 536 081 candidats« , UN «appareilparticulier sera mis en place, a annoncé vendredi le ministère de l’Éducation nationale. Des encadrants supplémentaires ont ainsi été mobilisés, et les candidats en retard à cause des grèves des transports pourront en bénéficier »des aménagements du temps de test afin qu’ils puissent bénéficier de toute la durée des tests« . Par ailleurs, « en cas de difficultés, les dispositions nécessaires seront prises pour permettre aux candidats d’accéder aux centres d’examen en liaison avec les préfectures départementales », a également assuré le ministère.
lefigaro -fp