Incendie dans le Vieux-Montréal : un locataire dénonce le manque d’issues de secours

Un locataire miraculeusement absent au moment de l’incendie qui a ravagé jeudi l’édifice patrimonial du Vieux-Montréal dénonce la configuration dangereuse des appartements, alors qu’au moins six personnes sont portées disparues.
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L’homme, qui a souhaité garder l’anonymat par crainte de représailles, affirme que plusieurs appartements de l’immeuble ne disposaient ni d’issues de secours ni de fenêtres.
« Mon logement n’avait pas une seule fenêtre », raconte celui qui y habitait depuis trois ans.
Ce dernier a échappé de peu à la mort, puisqu’il a dormi chez un ami dans la nuit de mercredi à jeudi.
Dès qu’il a appris la nouvelle de l’incendie à son réveil, il s’est rendu sur les lieux pour constater l’étendue des dégâts.
Le bâtiment, qui est une perte totale, a été entièrement détruit par les flammes. Une centaine de pompiers ont dû être appelés pour aider à combattre l’incendie, qui a tout détruit sauf la structure extérieure du bâtiment.
« J’ai perdu ma maison, j’ai perdu tous mes biens », soupire-t-il.
Location illégale
Selon le locataire, seuls 3 des 15 logements étaient loués à l’année, les autres étant destinés à des locations de courte durée de type Airbnb.
« C’était comme un hôtel clandestin », dit-il.
Or, la réglementation en vigueur dans ce secteur ne permet pas l’implantation de résidences de tourisme, selon une étude menée par Le Journal.
« Le propriétaire voulait bien que les trois dernières personnes restées dans l’immeuble partent faire des logements 100% Airbnb », raconte la victime.
S’il n’a pas été en mesure de chiffrer avec précision, il soutient que de nombreuses unités, comme la sienne, n’étaient pas équipées de fenêtres ou d’issues de secours.
L’une des victimes, Charlie Lacroix, se trouvait dans ce type de logement lorsque l’incendie s’est déclaré. Elle ne pouvait pas quitter l’appartement car il n’y avait pas de sortie de secours, selon son père.
Au moins sept personnes sont toujours portées disparues, selon le dernier bilan des autorités.
Le Service d’incendie de Montréal enquête actuellement pour savoir si des avertisseurs de fumée fonctionnels se trouvaient à l’intérieur du bâtiment. Lors d’un point presse tenu samedi matin, les autorités n’ont pu démentir ni confirmer leur présence.
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