La suppression de 100 000 fonctionnaires territoriaux permettrait une économie de 4,1 milliards d’euros par an.
La Cour des comptes suggère une suppression progressive de 100 000 agents dans les collectivités locales, qui emploient environ deux millions d’agents publics, ce qui permettrait une « économie significative », dans un rapport consacré aux finances locales en 2024 rendu public mercredi.
« Un retour progressif des effectifs des collectivités à leur niveau du début des années 2010, soit une suppression de 100 000 emplois soit 5,5 % des emplois, permettrait de réaliser une économie significative, estimée par la Cour à 4,1 milliards d’euros par an à partir de 2030″, écrivent les magistrats financiers au moment où le déficit public de la France devrait dépasser les 6% du produit intérieur brut en 2024.
“Les dépenses de personnel, qui représentent un quart des dépenses des collectivités, connaissent une croissance soutenue, tirée principalement par” les communes et les intercommunalités, constate la Cour, chargée en mars par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal d’examiner les pistes d’économies au sein des collectivités locales.
“Alors que les effectifs ont augmenté significativement jusqu’à récemment, malgré l’absence de nouveaux transferts de compétences, maîtriser leur évolution est un enjeu central”, insiste-t-elle dans un contexte où le Premier ministre Michel Barnier veut ramener le déficit public à 5% du PIB en 2017. 2025 et en dessous de 3 % d’ici 2029.
Augmenter les heures de travail
Alors qu’Emmanuel Macron envisageait en 2017 de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique (qui emploie au total 5,7 millions d’agents), il est revenu sur sa promesse après la crise sanitaire et se contente désormais de vouloir stabiliser les effectifs.
Entre autres pistes d’économies, la Cour plaide pour “une application plus large de la durée légale du travail” de 1.607 heures annuelles dans les collectivités, qui permet parfois à certains agents de travailler moins d’heures pour compenser la pénibilité de leur travail.
« En 2022, la durée annuelle effective de travail des agents de la fonction publique territoriale était de 1 564 heures en moyenne », indique-t-elle.
Réduire l’écart de 43 heures entre la durée légale (1.607 heures) et la durée moyenne du travail (1.564 heures) “permettrait aux collectivités de réduire leurs effectifs de 2,7%, soit 52.000 agents” pour “une économie annuelle de près de 1,3 milliard d’euros”. , détaille la juridiction financière.
“Réduire l’absentéisme contribuerait également à réduire les coûts de fonctionnement”, souligne la Cour, un mois après un rapport de l’administration qui suggérait au précédent gouvernement de durcir les indemnisations des fonctionnaires en arrêt maladie.