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La France interdit les manifestations anti-gouvernementales devant le Parlement à la suite d’affrontements

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La France a interdit les manifestations devant le parlement après une deuxième nuit de troubles déclenchée par la décision du gouvernement d’imposer une refonte impopulaire des retraites sans vote parlementaire.

La police parisienne a interdit les manifestations samedi sur la place de la Concorde, près du bâtiment du parlement de l’Assemblée nationale, après deux soirées d’affrontements entre manifestants et CRS.

Il a déclaré qu’il le faisait « en raison de risques graves de troubles à l’ordre public ».

Vendredi soir, un incendie a été allumé sur la place et des groupes de personnes ont lancé des bouteilles et des feux d’artifice sur les forces de sécurité.

La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour tenter de nettoyer la zone. Soixante et une personnes ont été arrêtées, selon la police.

Dans la ville de Lyon, dans le sud-est, des manifestants ont tenté de s’introduire dans une mairie et d’incendier le bâtiment ; 36 arrestations ont été effectuées.

Cependant, des marches pacifiques ont commencé dans d’autres parties du pays après que les syndicats ont appelé à un week-end de manifestations.

Dans la ville orientale de Besançon, quelque 300 personnes se sont rassemblées samedi matin, selon l’agence de presse AFP.

Nathalie, une femme d’une trentaine d’années, a jeté sa carte d’électeur dans le feu.

« J’ai élu mon député mais il a été privé de son droit de vote. Nous sommes en plein déni de démocratie. »

« Déni de démocratie »

La France a connu huit jours de manifestations et de grèves à l’échelle nationale depuis la mi-janvier à propos d’un projet de loi sur la réforme des retraites qui verrait l’âge de la retraite relevé de 62 à 64 ans et une augmentation de la durée des cotisations.

Le gouvernement affirme que c’est essentiel pour assurer la survie du système de retraite.

Les syndicats ne sont pas d’accord, et les sondages montrent que la grande majorité des Français s’y opposent également.

Alors que les manifestations ont été largement pacifiques jusqu’à présent, la colère a débordé après que le gouvernement a déclenché jeudi l’article 49.3 de la constitution pour faire adopter le projet de loi sans vote parlementaire.

Plus de huit personnes sur 10 sont mécontentes de cette décision, et 65% souhaitent que les grèves et les manifestations se poursuivent, selon un sondage Toluna Harris Interactive pour la radio RTL.

Aller de l’avant sans vote « est un déni de démocratie… un déni total de ce qui se passe dans la rue depuis plusieurs semaines », a déclaré Nathalie Alquier, psychologue de 52 ans à Paris. « C’est juste insupportable. »

Mobilisation continue

Les troubles récents rappellent gilets jaunes (gilet jaune) des manifestations fin 2018 contre les prix élevés du carburant, qui ont forcé le président Macron à faire demi-tour partiel sur une taxe carbone.

Une large alliance de tous les syndicats français a déclaré qu’elle poursuivrait sa mobilisation et tenterait d’imposer un revirement similaire sur le projet de loi sur la réforme des retraites.

Un neuvième jour d’action revendicative nationale est prévu jeudi.

Les éboueurs municipaux de la capitale ont maintenu une grève continue, laissant environ 10 000 tonnes de déchets pourrir dans les rues de Paris. Le préfet de police de Paris a ordonné la réquisition des éboueurs après que le maire de Paris a dit que c’était up au gouvernement pour démêler les raisons de l’action revendicative.

Un délégué syndical a déclaré samedi que les grévistes arrêteraient la production de deux incinérateurs en région parisienne et laisseraient passer des camions « pour limiter le risque d’épidémie ».

Dans le secteur de l’énergie, le syndicat d’extrême gauche CGT a déclaré que les grévistes arrêteraient la production dans deux raffineries d’ici ce week-end ou lundi au plus tard.

Certains cheminots et contrôleurs aériens poursuivent également la grève, entraînant l’annulation d’avions et de trains ce week-end et lundi.

Les syndicats d’enseignants ont appelé à la grève la semaine prochaine, ce qui pourrait perturber les épreuves emblématiques du baccalauréat du secondaire.

Motions de censure

Les législateurs de l’opposition ont déposé deux motions de défiance à l’égard du gouvernement, qui seront débattues au parlement lundi.

Ils espèrent recueillir suffisamment de soutien pour renverser le cabinet et abroger la loi sur la réforme des retraites.

Mais si le Premier ministre est peut-être fragilisé, son cabinet devrait en grande partie survivre au vote.

Pour être adoptée, la motion de défiance aurait besoin du soutien d’une majorité de députés (287) – c’est-à-dire la moitié des républicains conservateurs (LR) qui ont négocié avec le gouvernement sur le texte final.

Alors que certains ont dit qu’ils pourraient rompre les rangs, il semble peu probable que jusqu’à la moitié vote aux côtés des partis d’extrême gauche et d’extrême droite, et contre le gouvernement.

rfi

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