La France redémarre une centrale électrique au charbon pour augmenter l’approvisionnement en électricité en hiver

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La France a redémarré une centrale électrique au charbon à Saint-Avold, dans l’est de la France, qui devait fermer définitivement en mars.
Le gouvernement affirme que la mesure temporaire permettra de sécuriser l’approvisionnement en électricité du pays pendant l’hiver, un secteur qui peine à répondre à la demande en raison du conflit en Ukraine et des problèmes de maintenance de certaines centrales nucléaires.
Pour contrer cela, le gouvernement a choisi l’option du redémarrage de la centrale Emile-Huchet de Saint Avold, dans l’est de la France, jusqu’en mars 2023.
Philippe Lenglart, directeur du site a indiqué à la presse que près de 70 salariés ont été rappelés pour assurer le bon fonctionnement de la centrale, exploitée par GazelEnergie.
Au total, il faudra plus de 500 000 tonnes de charbon pour faire fonctionner le site jusqu’à fin mars 2023.
Fonctionnant à pleine capacité, la centrale produit jusqu’à 600 Mégawattheures, qui alimenteront en électricité près de 600 000 foyers de la région Grand-Est.
Mesure transitoire
La centrale Emile-Huchet, l’une des dernières en France à fonctionner au charbon, devait fermer définitivement ses portes fin mars, dans le cadre des efforts du gouvernement pour mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles et réduire les émissions de carbone.
Le gouvernement insiste sur le fait que la réouverture de l’usine est une mesure transitoire, que l’engagement du président Emmanuel Macron en faveur de l’environnement n’est pas remis en cause.
Macron avait promis, lors de son premier mandat, de fermer les quatre dernières centrales à charbon du pays.
La seule autre centrale à charbon encore ouverte en France se trouve à Cordemais (ouest).
En 2020, le charbon représentait 0,3 % et le gaz 6,9 % des combustibles utilisés pour produire de l’électricité.
La pression du réseau sur les cartes
Environ 70 % des besoins en électricité de la France sont fournis par la compagnie publique d’électricité EDF, qui exploite 56 réacteurs nucléaires.
Cependant, environ deux douzaines sont hors ligne depuis des mois, beaucoup en raison de craintes de micro-fissures découvertes dans les systèmes de refroidissement d’urgence.
Les responsables craignent que sans capacité suffisante à mesure que les températures chutent, EDF devra acheter des quantités croissantes d’électricité sur le marché européen de l’électricité, où les prix ont grimpé alors que la guerre de la Russie contre l’Ukraine se prolonge.
L’entreprise a déployé des centaines de travailleurs pour remettre les réacteurs en service, mais les doutes grandissent quant à la remise en service d’un nombre suffisant de réacteurs avant l’arrivée de l’hiver.
La semaine dernière, le gestionnaire de réseau RTE a mis en garde contre un « risque élevé » de tension sur le réseau en raison des pannes des centrales électriques, qui pourraient obliger les entreprises et les ménages à limiter leur consommation pour éviter des coupures de courant pures et simples.
Macron a également appelé à la construction d’au moins six centrales nucléaires de nouvelle génération pour rendre la France moins dépendante des importations d’énergie, ce qui pourrait s’avérer attrayant pour d’autres pays européens cherchant à réduire leur dépendance au charbon et au gaz naturel.
rfi