la Seine sera le théâtre de la cérémonie d’ouverture des Jeux, devant 600 000 personnes

La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 s’annonce spectaculaire, grandiose, unique. C’est en tout cas ce que promettent les images dévoilées lundi 13 décembre par le comité d’organisation (COJO) de Paris 2024. Le 26 juillet 2024, pour la première fois dans l’histoire olympique, une cérémonie d’ouverture aura lieu à l’extérieur d’un stade. Ce n’est pas une surprise : Tony Estanguet, le patron de Paris 2024, avait confié au Monde début 2021, révélant que la Seine serait le fil conducteur de l’événement.
Emmanuel Macron a réaffirmé l’ambition durant l’été, lors des JO de Tokyo. On en sait désormais un peu plus sur les détails de la cérémonie. Le fleuve parisien sera donc le théâtre à ciel ouvert du spectacle. Sur six kilomètres, entre le pont d’Austerlitz et le pont d’Iéna, 160 bateaux défileront en embarquant les 10 500 athlètes des quelque 200 délégations participant aux Jeux, du 26 juillet au 11 août 2024.
Au moins 600 000 spectateurs pourront assister à cette cérémonie ; la police et les préfectures de région, la délégation interministérielle aux Jeux Olympiques et Paralympiques, le ministère de l’Intérieur, la Ville de Paris et le Comité d’organisation se sont mis d’accord sur la « Faisabilité » du projet, explique ce dernier. « Nous continuerons, dans les semaines à venir, à travailler avec les pouvoirs publics afin d’optimiser cette jauge », assure le COJO dans un communiqué.
80 écrans géants
Ces derniers mois, les défis logistiques et sécuritaires d’un événement d’une telle ampleur avaient donné des sueurs froides du côté du ministère de l’Intérieur et provoqué quelques frictions entre les différents intervenants. Une cinquantaine de réunions ont été organisées avec les pouvoirs publics sur un an, selon Paris 2024, pour valider le concept, baptisé « La Seine olympique », et définir le partage des responsabilités.

Sur les quais inférieurs du fleuve, où seront installées des tribunes payantes, la sécurité sera à la charge du COJO, comme à l’intérieur de tout site olympique ; sur les hauts quais, libre d’accès et donc gratuit, il sera de la responsabilité des pouvoirs publics, qui pourraient faire appel à l’armée pour le fournir. Plusieurs points de filtrage seront établis à l’entrée des deux périmètres. Leur nombre et leur localisation devraient être déterminés en 2022.
« Nous avons cartographié chaque mètre carré de Seine, un document que nous avons remis aux groupes de travail », argumente Thierry Reboul, le directeur exécutif des marques, événements et cérémonies de Paris 2024, qui avait déjà été en train d’installer une piste d’athlétisme sur le pont Alexandre-III, en juin 2017, lors des journées olympiques, peu avant l’obtention de les Jeux de Paris.
Alors que quelque 600 000 places seront disponibles pour assister à cette cérémonie – c’est-à-dire « Dix fois le Stade de France en configuration olympique », M. Reboul aime souligner – combien d’entre eux seront payants ? « Il y aura plus d’entrées qu’au Stade de France, et plus de places gratuites que payantes », échappe à Michaël Aloïsio, directeur de cabinet de Tony Estanguet. La précision est utile lorsque la volonté des organisateurs est de « Démocratiser la cérémonie d’ouverture des Jeux ».

Paris promet que la fête sera totale pour les spectateurs : 80 écrans géants seront placés le long du parcours, entièrement sonorisés, qui permettront aux spectateurs de suivre le passage des délégations et les démonstrations artistiques. Inédite, la cérémonie débutera par le défilé des athlètes, qui pourront donc assister à la suite du spectacle, contrairement aux éditions précédentes. La flamme olympique sera allumée la nuit tombée au Trocadéro, face à la Tour Eiffel, où 120 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus dans les tribunes officielles.
Haut niveau d’ambition
Puis place au salon artistique. « Nous serons face à un héritage fantastique, s’enthousiasme Thierry Reboul, citant entre autres la cathédrale Notre-Dame, le Pont-Neuf, les musées du Louvre et d’Orsay, le jardin des Tuileries. Plus besoin de reconstituer un décor comme dans un stade, on va pouvoir se concentrer sur la partie artistique. «
Les organisateurs promettent du spectacle : sur l’eau, sur les ponts, dans les airs, sur supports fixes et mobiles. Hologrammes, orchestre symphonique flottant, danseurs sur les toits, drones pour certaines performances artistiques… Paris 2024 veut, pendant les sept heures de la cérémonie d’ouverture, pétiller aux yeux du monde entier – un milliard de téléspectateurs sont attendus.
Sur le coût, la direction de Paris 2024 est moins bavarde. La cérémonie sera financée par des fonds, à 97% privés, des organisateurs. Cependant, cela nécessitera un redéploiement des budgets. La facture du lever de rideau des Jeux sera définitivement établie fin 2022, lors de la révision budgétaire pluriannuelle du COJO. Le montant devrait être à la hauteur du – haut – niveau d’ambition mais, note Paris 2024, « La vente de billets sera également plus importante ».

Les équipes de Paris 2024 vont désormais continuer à travailler avec les pouvoirs publics et les autorités fluviales pour préciser les mesures de sécurité et affiner les conséquences de l’événement sur la ville et l’écosystème de la Seine, qui sera, le 26 juillet 2024, pleinement bloqué.
Les noms des équipes artistiques sélectionnées devraient être connus dans les prochains mois, comme sera révélé, d’ici fin 2022, la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques (du 28 août au 8 septembre) – qui se déroulera également à l’extérieur du Stade de France – et les deux cérémonies de clôture.

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