Condamnée en avril dernier pour homicide involontaire, Hannah Gutierrez-Reed a réclamé un nouveau procès. Une demande rejetée par la justice américaine.
L’armurier RouillerLe western d’Alec Baldwin dont le tournage a été entaché par la mort d’un membre de l’équipe, n’aura pas droit à un nouveau procès, selon une décision rendue lundi par un tribunal américain.
Sur le tournage du film, en octobre 2021 au Nouveau-Mexique, l’acteur brandissait une arme censée contenir uniquement des balles à blanc mais qui avait tiré un projectile bien réel. La fusillade a tué la directrice de la photographie Halyna Hutchins et blessé le réalisateur Joel Souza.
Hannah Gutierrez-Reed était responsable des armes et des munitions sur le plateau. En avril, elle a été condamnée à 18 mois de prison pour avoir accidentellement chargé le pistolet de l’acteur avec une vraie balle.
Sa défense a réclamé un nouveau procès, arguant que le parquet ne lui avait pas transmis certains documents, notamment un lot controversé de balles. Une demande rejetée par un juge du Nouveau-Mexique : l’inclusion de ces documents n’aurait pas “entraîné un verdict différent” pour l’armurier, a-t-elle indiqué dans sa décision.
La stratégie d’Alec Baldwin
Avec cette demande, la défense d’Hannah Gutierrez-Reed espérait reproduire la stratégie des avocats d’Alec Baldwin. Ils ont obtenu l’annulation spectaculaire du procès de la star en juillet, car le parquet ne leur avait pas envoyé ce lot de balles lié à l’affaire.
On pensait que ces munitions correspondaient à la balle qui a tué Halyna Hutchins. De quoi potentiellement expliquer comment les balles réelles, absolument interdites sur les plateaux de tournage, se sont retrouvées sur le tournage de Rouiller.
Dans le cas de l’acteur, le juge a jugé que l’accusation était coupable de dissimulation de preuves et avait critiqué un comportement « proche de la mauvaise foi », qui violait les droits de la défense.
Inapplicable au cas de l’armurier
Mais ce raisonnement ne s’applique pas à l’armurier, selon le tribunal. Car les balles en question ont été remises aux autorités par un ancien policier, ami du père d’Hannah Gutierrez-Reed, et qui avait informé son avocat de leur existence.
Ces munitions « étaient à la disposition » de la défense d’Hannah Gutierrez-Reed « avant et pendant le procès », a rappelé le juge.
Les avocats de l’armurier ont également fait valoir que l’accusation avait retenu d’autres éléments importants : un entretien avec le fournisseur d’armes de Rouiller et un rapport d’expertise complémentaire sur l’arme au cœur du drame. Mais le juge a également statué que cela n’aurait pas modifié le verdict prononcé contre Hannah Gutierrez-Reed.
L’armurier continue de faire appel de sa condamnation, invoquant d’autres motifs dans le cadre de procédures distinctes. De son côté, l’accusation a fait appel de l’annulation du procès d’Alec Baldwin.