Le candidat d’extrême gauche Mélenchon se mobilise autour de la promesse d’apprivoiser le capitalisme

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À seulement trois semaines de l’élection présidentielle française, le dirigeant d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a rassemblé dimanche des dizaines de milliers de partisans dans les rues de Paris, se présentant comme l’antidote à Emmanuel Macron en promettant d’augmenter le salaire minimum, de geler prix des denrées alimentaires et du carburant et abaisser l’âge de la retraite.
Actuellement en troisième ou quatrième place du scrutin présidentiel, Mélenchon – le chef de La France Insoumise (France insoumise, ou LFI) parti et l’union populaire (Union populaire) – a cherché à unir les partisans de gauche lors du rassemblement de dimanche après la performance défaillante des socialistes français ces dernières années.
Opposant à l’économie de marché, Mélenchon prône l’intervention de l’État pour répartir la richesse et garantir ce qu’il appelle une vie digne à tous les travailleurs.
« Le marché libre, comme vous le voyez, c’est le chaos. Un autre monde est possible », a-t-il lancé à plusieurs milliers de partisans place de la République, promettant de taxer durement les riches.
L’homme de 70 ans a été surnommé « Mélen-show » pour sa rhétorique qui attire les foules. Les supporters ont scandé « Nous allons gagner ! Mélenchon ! Président! » avant le discours de 45 minutes au cours duquel il a souligné des divergences marquées avec le président sortant Emmanuel Macron, actuellement en tête dans les sondages.
Retraite à 60 ans
Mélenchon a critiqué les plans de Macron pour différentes méthodes d’enseignement à l’école et le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 65 ans dans le cadre de la réforme des retraites.
L’instigateur de gauche a déclaré aux foules qu’il abaisserait l’âge de la retraite de 62 à 60 ans : « Le temps est venu d’une décision collective, pour mettre les gens d’abord, et au service de qui l’économie doit être, et non l’inverse. »
Sous Macron, ce sera « la fin de l’école républicaine, la fin du peuple français un et indivisible », a-t-il affirmé. « Voter [for me and] tu prendras ta retraite à 60 ans !
Quitter l’OTAN
Dans son manifeste de campagne, Mélenchon s’engage à contrôler les mouvements de capitaux, à garantir l’emploi des chômeurs de longue durée et à augmenter le salaire minimum à 1 400 € net par mois.
Le candidat d’extrême gauche veut bloquer les futurs accords de libre-échange de l’Union européenne et, plus controversé, retirer la France de l’OTAN et se déclarer non aligné.
L’expert d’extrême droite Eric Zemmour fait également campagne sur un ticket anti-OTAN, tandis que la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, actuellement en deuxième position dans les sondages, est favorable au retrait de son commandement militaire intégré.
Leur position a cependant perdu de son attrait depuis l’invasion russe de l’Ukraine où les alliés transatlantiques et les partenaires de l’UE semblent plus rassurants.
Troisième fois chanceux?
C’est la troisième tentative de Mélenchon pour atteindre l’Elysée. Sa campagne a reçu un coup de pouce ce mois-ci lorsque l’ailier gauche et icône féministe Christiane Taubira a quitté la course.
Avec le centre-gauche traditionnel Parti Socialiste (Parti socialiste) à peine audible et les Verts luttant pour galvaniser une large base de soutien, Mélenchon a appelé les électeurs indécis et ceux qui pourraient autrement s’abstenir à le soutenir.
En 2017, il n’a pas réussi à atteindre le second tour, au cours duquel Macron a battu la challenger d’extrême droite Marine Le Pen.
En décembre 2019, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à 8 000 euros d’amende pour avoir intimidé des fonctionnaires lors d’une descente de police à son domicile et dans les locaux du parti.
Le premier tour de l’élection présidentielle française a lieu le 10 avril. Si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix, ce qui ne s’est jamais produit, les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour se qualifient pour le second tour du 24 avril.
(avec les fils de presse)
rfi