Santé

« Le cas Peng Shuai illustre les paradoxes du ‘modèle chinois' »


Uans peu de temps, quelques minutes, l’Empire était sur la défensive. Une petite jeune femme a défié « le Parti ». La direction chinoise très masculine a dû s’inquiéter. Nous ne prenons aucun de ses membres à partie, surtout en matière de confidentialité. Secret d’Etat. C’est l’image, régulièrement sanctifiée par Xi Jinping, d’un groupe leader qui, nul doute, n’a qu’un souci : la grandeur de la Chine.

L’histoire de Peng Shuai ressemble à un de ces contes populaires, comme il y en a sûrement en Chine, où les faibles attaquent les puissants sans que l’on sache d’emblée quelle sera la fin. À bien des égards, cette histoire est exemplaire de la Chine du président Xi. Il illustre les paradoxes du « modèle chinois » – et, accessoirement, il dit quelque chose du tennis professionnel d’aujourd’hui.

Rappel des faits. Le 2 novembre, sur son compte Weibo, Peng Shuai, 35 ans, qui court après les dix premières places du tennis mondial, accuse l’un des grands pontes du Parti communiste chinois (PCC), aujourd’hui à la retraite, d’agression sexuelle. Si elle n’a pas « Preuve » apporter, elle assure qu’elle ne peut plus garder pour elle une histoire qui la hante. Son post reste en ligne une dizaine de minutes avant d’être censuré, mais il a fait l’objet de nombreuses captures d’écran : le texte de la jeune femme ne passe pas inaperçu à l’étranger.

Sommé de réagir

Depuis deux semaines, on ne sait plus rien d’elle. En résidence surveillée ? Interrogé par la police ? La communauté du tennis est inquiète. Les plus grands champions, femmes et hommes, demandent des nouvelles. La puissance chinoise est appelée à réagir. Il n’a pas l’habitude de céder aux pressions extérieures. Cependant, les Jeux olympiques d’hiver de 2022 (Olympiques), organisés par la Chine, sont dans deux mois.

Alors, probablement pilotée et mise en scène, une nouvelle arrive, mi-novembre : un message écrit puis des extraits filmés de Peng Shuai, enfin une conversation de l’ex-champion avec Thomas Bach, l’Allemand qui préside le Comité international. Olympique (CIO). Message relayé : Peng Shuai va bien, elle est à la maison, elle aimerait qu’on la laisse seule…

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Quoi que l’on pense de ces « témoignages », un fait est là : le PCC a dû répondre. Il ne pouvait pas ignorer la pression extérieure. Tout comme la réputation de la Chine-grand-pays-ouvert-sur-l’extérieur, son image de superpuissance accueillant certains des événements sportifs les plus importants du siècle. Pas question de risquer un boycott sportif, les JO approchent.

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