Le chancelier autrichien sortant, le conservateur Karl Nehammer (ÖVP), a obtenu ce mardi 1er octobre la confiance de son parti après sa défaite face à l’extrême droite aux législatives de dimanche, pour négocier la formation d’un gouvernement avec d’autres forces politiques. Il a reçu le « confiance unanime » du Parti populaire autrichien (ÖVP) lors d’un vote, a indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP un porte-parole du mouvement ayant recueilli 26,3% des voix, derrière l’extrême droite.
“Après ce résultat, il est évident qu’il a dû demander à son propre camp s’il avait encore leur soutien pour venir se renforcer” dans les négociations, a-t-il ajouté, alors que la victoire des nationalistes (28,8%) est une première depuis 1945. Il est d’usage que le Parti autrichien de la liberté (FPÖ) soit désigné par le président écologiste Alexander Van der Bellen pour former un gouvernement, ce qui serait une première pour ce parti fondé par d’anciens nazis.
Mais son leader Herbert Kickl, adepte des provocations verbales et qui demande par exemple à être appelé « Volkskanzler » comme l’a fait Adolf Hitler, fait office de repoussoir et le chef de l’Etat a déjà exprimé ses réserves à son égard. Le président autrichien a promis que le futur gouvernement issu des négociations respecterait « Démocratie libérale ». La personnalité et les idées d’Herbert Kickl constituent un obstacle. Outre ses positions complotistes sur la pandémie de coronavirus, il se démarque par son manque de soutien aux sanctions contre la Russie et au consensus européen.
Karl Nehammer pourrait donc être appelé par le chef de l’Etat à former un gouvernement et des discussions pourraient s’engager avec les sociaux-démocrates (SPÖ, 21,1%) et les libéraux (NEOS, 9,1%). Le SPÖ prônant la réduction du temps de travail et l’impôt sur la fortune, la chancelière pourrait cependant in fine se tourner vers le FPÖ en cas d’échec des négociations, pour lui demander de renoncer à la nomination d’Herbert Kickl, afin de rendre possible une alliance.