le CHU de Bordeaux lance un traitement préventif expérimental

Face à une épidémie de bronchiolite particulièrement sévère cette année, le CHU de Bordeaux propose l’expérimentation d’un traitement préventif aux enfants de la métropole de moins de douze mois.
Le Figaro Bordeaux
Chaque hiver, l’épidémie de bronchiolite frappe les hôpitaux. Cette année, elle est particulièrement sévère sur tout le territoire, entraînant, selon Santé publique France, un niveau d’hospitalisations sans précédent depuis dix ans. Afin de réduire le nombre de bébés touchés par cette infection respiratoire potentiellement grave, un traitement expérimental destiné à protéger les bébés est proposé par le CHU de Bordeaux. Il s’agit de l’injection d’un nouvel anticorps qui pourrait grandement réduire le risque de contracter une bronchiolite aiguë.
Ce traitement cible le VRS (virus respiratoire syncytial), une maladie qui cause principalement la toux et le rhume, mais qui peut être «particulièrement grave chez les enfants de moins de deux ans, provoquant des problèmes pulmonaires tels que la bronchiolite aiguë et la pneumonie», précise le CHU de Bordeaux dans un communiqué. Le VRS est égalementl’une des principales raisons pour lesquelles les enfants de moins d’un an sont hospitalisés« . Le traitement fonctionneen empêchant le VRS de se fixer aux cellules des voies respiratoires« .
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«Aujourd’hui, de nombreux nourrissons ont peu de protection naturelle contre les virus hivernaux courants. Ils sont nés pendant la pandémie, lorsque les fermetures de sites et les restrictions de voyage ont contribué à endiguer la propagation des virus», ajoute encore le CHU. Selon l’hôpital universitaire, «ce nouveau traitement a déjà réduit les infections des voies respiratoires inférieures par le VRS de 74,5 % dans un essai clinique portant sur 4 000 bébés« . Les pédiatres-chercheurs du CHU invitent donc les parents à impliquer leur bébé dans la suite de cette étude. L’objectif : «réduire le nombre de bébés nécessitant une hospitalisation en raison du VRS« .
Un enfant sur deux recevra le traitement
Un traitement par anticorps (palivizumab) existe déjà pour les nourrissons, mais doit être injecté cinq fois et ne concerne que les enfants à haut risque de complications. Aujourd’hui, une seule injection de ce nouvel anticorps (nirsevimab), récemment approuvé par la Commission européenne, permettrait «réduire considérablement le risque de contracter une bronchiolite aiguë, des infections pulmonaires telles que la pneumonie et l’otite moyenne pendant environ six mois« .
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Sont concernés par cette étude les enfants de moins de douze mois. Une seule visite est nécessaire, les séances de suivi se font via une application téléphonique. Pour déterminer l’efficacité réelle du nirsevimab, seul un enfant sur deux recevra le traitement. L’étude est également en cours en Allemagne et au Royaume-Uni, afin de «déterminer si le nirsevimab peut être proposé à tous les bébés« .
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