Le gouffre intime de Pit, à l’Opéra de Paris

Mickaël Lafon et Héloïse Jocqueviel, en Terrain. Le ballet a sa première mondiale à l’Opéra de Paris jusqu’au 30 mars. Yonathan Kellerman, OnP
Couple de chorégraphes formés à la compagnie Batsheva Dance d’Ohad Naharin, Bobbi Jene Smith et Or Schraiber signent une création sauvage et rebelle, donnée vendredi soir en première mondiale.
Le mot n’a que trois lettres. Il ouvre un continent. Encore fragile, mais passionnant : Terrain est le nom de la création que Bobbi Jene Smith et Or Schraiber viennent de signer pour le Ballet de l’Opéra de Paris. Sur la scène, une grande scène surélevée bordée en dessous par des chaises. Le rideau levé se dévoile sur vingt danseurs assis dessus, à droite, côté cour, à un angle de la scène. Une femme y a mis les pieds. Elles portent des talons aiguilles. La métaphore du désir ouvre donc la pièce, elle se développera jusqu’à la fin où un homme dévore une chaussure en chocolat. Il donne le ton, sur le fil d’une partition complexe : le concerto pour violon de Sibelius sur fond musical de Celeste Oram.
L’amour, la mort, l’élan, la nature, la solitude, la peur : telle est la partition hautement émouvante avec laquelle se débattent les danseurs. Pas de décor cependant. La scène se présente comme une boîte aux murs gris, avec une échelle qui monte sur l’un…
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