Le Nicaragua envisage de suspendre ses relations avec le Vatican

Daniel Ortega au Palais des Congrès de La Havane, Cuba, le 14 décembre 2022. PISCINE / REUTERS
Le Nicaragua envisage de suspendre ses relations avec le Vatican, a déclaré le ministère nicaraguayen des Affaires étrangères dimanche 12 mars après que le pape François a appelé le pays d’Amérique centrale «une dictature grossière« .
«Face aux informations diffusées par des sources liées à l’Église catholique, le gouvernement de réconciliation et d’unité nationale de notre Nicaragua béni et toujours libre précise qu’une suspension des relations diplomatiques est envisagée entre l’État du Vatican et la République du Nicaraguaa indiqué le ministère dans un communiqué.
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Le pape François a appelé vendredi «dictature grossière» le régime du président Daniel Ortega, dans une interview au quotidien argentin Infobae. «Avec tout le respect que je vous dois, je n’ai d’autre choix que de croire que ce leader souffre d’un déséquilibre« , a-t-il déclaré. «C’est comme si on voulait instaurer la dictature communiste de 1917 ou la dictature hitlérienne de 1935poursuivit le pape en ajoutant :Ce sont des dictatures grossières« .
« Mafia organisée au Vatican »
Le président nicaraguayen Daniel Ortega avait estimé fin février qu’un «mafiaau sein du Vatican a décidé l’élection du pape et des hauts responsables religieux. «Le peuple devrait élire les cardinaux et il devrait y avoir un vote parmi le peuple catholique (…) pour que le pape soit aussi élu, par un vote direct du peuple, pour que ce soit le peuple qui décide et non le mafia qui s’y organise au Vatican « , a déclaré Daniel Ortega.
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Cette diatribe du président nicaraguayen est intervenue plus d’une semaine après une déclaration du pape François qui se disait «concerné» Et «attristépar la situation au Nicaragua, surtout après la condamnation de Mgr Rolando Álvarez à 26 ans de prison et l’expulsion de 222 opposants vers les États-Unis.
Le 9 février, le gouvernement de Daniel Ortega a libéré 222 prisonniers politiques, les a expulsés vers les États-Unis et les a dépouillés de leur nationalité nicaraguayenne. Mgr Rolando Álvarez, détenu depuis août 2022, a refusé d’être extradé et a été condamné le lendemain à 26 ans de prison, notamment pour «complot et diffusion de fausses nouvelles»
lefigaro -fp