L'Europe

Les gens et la planète sont confrontés à des défis sans précédent. La nature est la solution


Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne représentent en aucun cas la position éditoriale d’Euronews.

L’entreprise locale de traitement des déchets d’Odder, au Danemark, a trouvé un moyen innovant de réduire la quantité de déchets de jardin qui doit être transportée et transformée en compost : elle travaille avec les écoles locales pour les transformer en clôtures de broussailles pour la communauté.

Non seulement cela a permis à la municipalité d’économiser environ 27 000 € en frais de transport la première année, mais en économisant le carburant normalement nécessaire pour transporter les déchets, elle pourrait éliminer jusqu’à 133 tonnes d’émissions de carbone.

L’idée est devenue si populaire que six autres municipalités à travers le pays ont décidé d’emboîter le pas.

C’est l’objectif exact d’un programme lancé par le Conseil nordique des ministres en 2021 pour accroître l’adoption de solutions fondées sur la nature pour lutter contre le changement climatique et inverser la perte de biodiversité dans les pays nordiques – un élément clé du plan pour devenir le région la plus durable du monde d’ici 2030.

Les réponses peuvent être trouvées dans les solutions basées sur la nature

Comme les clôtures de broussailles, les solutions basées sur la nature sont un moyen d’accroître la résilience des personnes et de notre planète grâce à la nature – et elles sont un moyen très efficace d’atteindre les deux.

Selon une étude de The Nature Conservancy et de 15 autres institutions, les solutions fondées sur la nature peuvent fournir jusqu’à 37 % des réductions d’émissions nécessaires d’ici 2030 pour maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2 °C.

En Norvège, cela signifie aussi lutter contre l’érosion pour aider à sauver des vies.

Chaque année, nous subissons deux ou plusieurs glissements de terrain, et certains d’entre eux ont été dévastateurs.

Pour lutter contre cela, l’Institut norvégien de recherche en bioéconomie (NIBIO) dirige un projet visant à prévenir une nouvelle érosion en renforçant les pentes et les bords autour des ruisseaux et des rivières du pays.

Alors que la pierre et le béton pourraient atteindre un résultat similaire, NIBIO étudie comment une végétation accrue pourrait renforcer les pentes tout en préservant la qualité de l’eau et en favorisant la biodiversité.

L’action sur le terrain repose sur un financement adéquat

L’adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal à la fin de 2022 a clairement indiqué que le changement climatique et la perte de biodiversité sont des défis interconnectés qui doivent avoir des solutions interconnectées.

Avec la réunion du Conseil Environnement de l’UE à Bruxelles cette semaine, nous les encourageons à ajouter des solutions fondées sur la nature à l’ordre du jour des discussions futures.

L’analyse menée par le Conseil nordique des ministres montre que les politiques de la région sur les solutions fondées sur la nature sont incohérentes, la Norvège étant le seul pays à avoir des objectifs juridiquement contraignants.

L’intégration d’orientations claires et d’objectifs contraignants pour l’adoption de ces solutions dans les cadres juridiques de l’UE contribuerait à les intégrer dans les politiques et les pratiques dans la région nordique et dans toute l’Europe.

Cependant, même avec les objectifs les plus ambitieux en matière de biodiversité et de climat soulignés par les meilleures intentions, les objectifs seront impossibles à atteindre si nous n’avons pas le financement adéquat en place pour permettre l’action sur le terrain.

Le plan en 10 points de la Norvège veut impliquer tout le monde

La Norvège est l’un des plus de 40 pays du monde à avoir signé le Plan en 10 points pour le financement de la biodiversité – une voie claire pour aider à combler le déficit de financement annuel de la biodiversité de 700 milliards de dollars (663,6 milliards d’euros).

Le Plan en 10 points souligne l’importance d’adopter une approche globale du financement de la biodiversité, faisant appel à toutes les sources de financement : publiques, multilatérales et privées, internationales et nationales.

Il souligne également l’importance de veiller à ce que les flux de financement publics et privés existants soient réalignés pour améliorer la protection, la restauration et l’utilisation durable de la biodiversité.

En outre, il souligne le rôle particulier des finances publiques internationales pour aider les pays en développement à construire une économie favorable à la nature.

Le plan indique également clairement qu’un partenariat avec tous les secteurs et tous les niveaux de la société est nécessaire pour atteindre les objectifs et les cibles du cadre mondial de la biodiversité.

Promesse d’une nouvelle génération

Nous croyons qu’un aspect clé est de créer plus de sièges à la table pour les peuples autochtones qui sont depuis longtemps les intendants de la terre et les communautés locales qui sont les mieux placées pour trouver des solutions locales à ces défis mondiaux.

Les communautés locales aux cours d’eau en érosion, comme celles de Norvège, et la ville d’Odder, où 6 500 étudiants se réjouissent chaque jour de voir les hérissons, les oiseaux et les insectes qui habitent désormais leurs clôtures, nous enseignent une leçon importante.

Ils parlent de la promesse d’une nouvelle génération apprenant à mieux équilibrer nos besoins avec ceux du monde naturel qui nous entoure.

Espen Barth Eide est ministre du Climat et de l’Environnement de la Norvège et Marianne Kleiberg est directrice générale de The Nature Conservancy en Europe.

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