Les Parisiens accablent la politique d’Anne Hidalgo, Rachida Dati première adversaire

ENQUÊTE – Une enquête Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio révèle le mécontentement des habitants contre leur maire. Rachida Dati, devant Gabriel Attal, est la première adversaire.
«Anne Hidalgo avait promis de doubler le budget propreté, et les Parisiens voient bien que Paris devient de plus en plus sale !a dénoncé Rachida Dati, lundi dernier, au huitième jour de grève des éboueurs. « C’est Anne Hidalgo qui est en grève : elle ne fait rien ! », a fustigé à son tour le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune… Ses adversaires politiques ne l’épargnent pas. Et les Parisiens non plus.
A trois ans des élections municipales de 2026, une enquête exclusive Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio, produit à mi-parcours, révèle le mécontentement général des habitants de la capitale. Car si, parmi eux, 77% sont satisfaits de vivre à Paris, « c’est une nette baisse des résultats, 11 points de moins qu’en 2018 », indique Frédéric Dabi, directeur général avis de l’institut de sondage Ifop. La tendance est encore plus frappante quand on compare le climat municipal actuel à celui de 2011, lors du moyen mandat du socialiste Bertrand Delanoë : 41 % des sondés étaient alors « très satisfaits » de leur vie à Paris, contre seulement 26 % aujourd’hui. aujourd’hui.
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Autre élément d’alerte pour la majorité municipale : le mécontentement se propage aux quartiers gouvernés par la gauche. Environ 30% des habitants du centre de Paris, mais aussi du 18e19e et 20e arrondissements, se disent insatisfaits de leur quotidien dans la capitale.
« La perception que les Parisiens ont de leur ville reflète un sentiment de déclin de la capitale », poursuit Frédéric Dabi. En 2011, 50 % des sondés trouvaient que Paris évoluait « plutôt en mieux »… contre 19 % aujourd’hui. La part de ceux estimant qu’elle évolue « plutôt mal » s’élève à 59%, contre 36% sous Delanoë. « C’est spectaculaire de constater que ce sentiment est pour la première fois majoritaire à gauche (52%) »précise Frédéric Dabi.
Ainsi, selon les habitants de la Ville Lumière, le Paris d’Amélie Poulain n’est qu’un mirage. Seul un bon tiers pense que la ville s’est améliorée. De même, 68% des Parisiens jugent le bilan de la lutte contre la pollution et le changement climatique négatif, soit 11 points de moins que sous le précédent mandat du maire socialiste. « C’était pourtant l’un des fondamentaux positivement reconnus du bilan d’Anne Hidalgo, lors de son premier mandat »commente Frédéric Dabi. « Dans certains domaines, le mécontentement est tel que le clivage gauche-droite s’est très fortement resserré. »
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Sur la question de la sécurité, 31% des sympathisants de gauche jugent le bilan positif (contre 25% pour les sympathisants de droite). « Le clivage gauche-droite, avec des écarts d’une vingtaine de points observés dans les enquêtes passées, semble avoir vécu »dit Frédéric Dabi. « Idem pour la propreté : les Parisiens de droite et de gauche ne sont que 17% à trouver le bilan positif. »
Plus généralement, seuls 38% trouvent les travaux réalisés par la commune « bons » ou « excellents », soit 8 points de moins qu’à mi-parcours en mars 2018. « Ici aussi, le clivage gauche-droite s’est largement atténué : il n’y a plus que 5 points d’écart entre le jugement des Parisiens habitant un arrondissement de gauche par rapport à ceux de droite. » Fait majeur, un sympathisant de gauche sur deux juge les résultats « médiocres » ou « mauvais ». « La base électorale d’Anne Hidalgo est touchée »analyse Frédéric Dabi.
Pas étonnant, dès lors, que l’image de l’ex-candidat malheureux à la présidentielle en soit elle-même fortement affectée : le taux de satisfaction d’Anne Hidalgo est de 32 %. Il était de 52 % en 2016 et de 42 % en 2018. « Est-ce son échec à la présidentielle ? Est-ce la vivacité du « bashing » contre lui, exacerbé lors de la grève des éboueurs ? Son entêtement à faire respecter son projet ? En tout cas, la chute est très forte »décrypte Frédéric Dabi.
Et si Anne Hidalgo reste majoritaire avec son électorat en mars 2020 (65%), il n’en reste pas moins que 35% d’entre eux se disent insatisfaits. « Il est rare qu’un élu, trois ans après son élection, perde un bon tiers de son assise. »
La question des alternatives se pose alors. Si, parmi les candidats potentiels, aucun n’atteint la majorité, c’est bien Rachida Dati qui tient la corde : 45% des sondés considèrent que le maire du 7e arrondissement ferait un bon maire de Paris. « C’est la première fois depuis Jacques Chirac qu’un candidat de droite apparaît aussi légitime à trois ans du scrutin »se souvient Frédéric Dabi. « Elle met tout le monde d’accord : sans prédire ce que sera l’élection de 2026, on peut dire qu’une alternative se dessine dans la figure de Rachida Dati. »
À Figarole maire du 7e arrondissement dit : « Depuis 2020, mon seul objectif est de sauver Paris. Je n’ai jamais varié selon les sondages. fustiger le« inaction » de la majorité municipale, qui « conduit au chaos dans l’espace public »l’ancien garde des sceaux estime qu’Anne Hidalgo « a déjà déserté ». Rachida Dati assure également que « la volonté de changement est majoritaire à Paris »: « Ça viendra renforcer ma dynamique. Nous allons gagner. » Promettre un Paris « posséder », « sur » Et « qui facilite la vie des familles »le leader de la droite parisienne poursuit : « Je demande aux Parisiens de tenir bon, d’arrêter de fuir Paris, parce qu’en 2026 ça va changer. »
Parmi les candidats qui feraient « un bon maire de Paris », selon les sondés, arrive en deuxième position le ministre du budget, Gabriel Attal (40%), suivi de l’écologiste Yannick Jadot (34%). « Paris a toujours attiré beaucoup d’appétitscommente Rachida Dati. Mais l’expérience a montré qu’un parachutage de dernière minute est souvent glissant.
Quant aux figures de gauche, au cas où Anne Hidalgo ne se représenterait pas, elles peinent à émerger : 23 % estiment que les adjoints au maire de Paris, Emmanuel Grégoire et David Belliard, feraient de bons maires. « Le premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, doit se battre pour accroître sa notoriété »poursuit Frédéric Dabi. « Même si, en 2012, Anne Hidalgo n’était pas encore connue de tous les Parisiens, elle se positionnait néanmoins comme une successeure possible et naturelle à gauche. »
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