Ligue 1 : PSG, le match d’après

«Il faut vite se projeter sur l’objectif du championnat« . Signé Christophe Galtier. Plus facile à dire qu’à faire ? Forcément encore groggy à quatre jours de son élimination en Ligue des champions, mercredi, contre le Bayern (défaite 2-0), le PSG n’a pas trop le choix. Et en plus d’avoir le moral dans le chaussettes, c’est avec une défense décimée (Marquinhos, Hakimi, Mukiele, Kimpembe out, Bitshiabu incertain), et bien sûr sans Neymar Jr, out pour le reste de la saison, que les Rouge et Bleu se déplacent à Brest ce samedi (21h ), lors de la 27e journée de Ligue 1.On prépare le match très sérieusement, on sait que ce sera difficile. On sait que du côté de Brest et d’Eric Roy (entraîneur du SB29), il y a une opportunité en s’imaginant qu’on est fatigué, déçu, affaibli. Mais l’équipe qui débutera à Brest sera très compétitive et on aura l’ambition d’y gagner.», insiste « Galette », qui a parlé à ses joueurs de l’aspect mental.

Et il n’a pas eu besoin de chercher bien loin le ressort principal pour remotiver ses troupes après cette nouvelle désillusion européenne. Champion de France à la tête de Lille en 2021, le technicien de 56 ans est bien placé pour connaître la valeur d’un sacre en L1. «S’il était sacré, ce serait le 11e titre de champion de France de l’histoire du club, ce qui ne s’est jamais fait dans notre championnat. Il ne faut pas minimiser le fait d’être champion de France», lance-t-il, ne manquant pas de tacler les mauvais journalistes. «Vous envoyez le message que, finalement, ce titre est facile. Non, ce n’est pas facile. Gagner n’est pas normal. Gagner est difficile. Certes, nous avons huit points d’avance, mais il faudra se battre jusqu’au bout pour ce titre, j’en suis fermement convaincu.« .

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Et d’ajouter :Je vois ce qui se passe à l’étranger et dans d’autres championnats. Si je prends l’exemple du Bayern, qui nous a logiquement éliminés et bravo à eux, ils ne gagnent pas la C1 tous les ans mais à chaque fois qu’ils sont champions, c’est une grande fête, ils en sont fiers, ils le fêtent et le partagent avec leurs supporters, tous les salariés du club. Et il devrait en être de même pour nous. Ici, on banalise le titre de champion de France. Il ne faut pas le banaliser, même si on est le PSG. C’est pas facile d’être champion de France», explique-t-il encore, avant de jouer sur la corde sensible avec les supporters. «C’est important d’aller chercher ce titre« , conclut-il.

Chanter les lendemains

A noter que par le passé, le « match d’après » a souvent souri aux Parisiens. Avec même quelques cartons au passage, histoire d’évacuer la déception et de se remettre de ses nerfs. Victoire 1-0 à Troyes en 2013, 6-1 contre Lille en 2015, 6-0 contre Caen en 2016, 2-1 à Lorient après la rentrée en 2017, 5-0 contre Metz en 2018, 4-0 à Dijon en 2019 et 3-0 contre Bordeaux, en 2022. Un match nul à signaler à Rennes (1-1), après une élimination en demi-finale contre Manchester City, en 2021. Et une défaite 1-0 à Lyon, en 2014. En 2020, en pleine Covid et après l’arrêt de la saison précédente, la situation était extrêmement particulière. Deux semaines après leur défaite en finale de C1 contre le Bayern (0-1), à Lisbonne, les joueurs de Thomas Tuchel se sont inclinés 1-0 à Lens avec une équipe bis pour débuter la saison 2020-21. Ils avaient également été de nouveau battus trois jours plus tard, à Paris cette fois, par leur rival marseillais (0-1).

Des résultats qui tendent à confirmer l’idée de Galtier sur la question. Invité à s’exprimer sur l’état d’esprit de Sergio Ramos et Leo Messi, l’entraîneur parisien a déclaré ceci :Ils ont l’habitude de. Ce sont des joueurs de très haut niveau qui passent rapidement d’un match à l’autre.« Et d’ajouter, sur Marco Verratti : »Il fait aussi partie de ces grands joueurs qui ont beaucoup d’expérience et qui arrivent à passer rapidement d’une grosse déception à une belle motivation pour aller chercher ce titre.»

Evidemment, au-delà de ce premier match après ses éliminations en C1, le Paris Saint-Germain n’a que (très) rarement laissé filer le sacre. Et les troupes de Galtier seraient bien avisées de ne pas s’y essayer… Perdre le titre, après de pitoyables éliminations en Coupe de France et dans les « Champions », gare aux dégâts ! Déjà certains croient ici et là que c’est le pire PSG sous QSI… Après 2012 et le titre de Montpellier, au terme de la première saison de l’ère qatarie, le PSG a notamment flanché en 2017. Mais ce n’était pas après leur déroute. à Barcelone que les joueurs d’Unai Emery ont perdu le titre. Ils ont en effet remporté leurs neuf premiers matches post-remontada, dont la finale de la Coupe de la Ligue face aux futurs champions de France monégasques (4-0). En fait, ils n’en ont perdu qu’un, face à Nice (3-1), qui a terminé troisième. En 2021, les joueurs de Mauricio Pochettino avaient terminé leur carrière en L1 par trois succès, après le match nul face à Rennes, mais le Losc… de Galtier n’avait pas bronché, remportant les timbales lors de la 38e journée.

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Décidément, le « Qatar-SG » a plutôt bien digéré ses sorties de piste européennes en matchs nationaux jusqu’ici. Charge à Kylian Mbappé et compagnie d’en faire autant. D’autant plus qu’ils n’ont plus la Coupe de France à jouer après leur élimination en 8e de finale face à l’OM (2-1). Ils ont une avance conséquente au classement de la L1, huit longueurs de mieux que Marseille. Attention à l’excès de confiance. Après Brest, 15e et qui peine à survivre dans l’élite, quel programme pour le Paris Saint-Germain ? Rennes et Lyon au Parc, puis Nice, Lens, la lanterne rouge angevine, Lorient, Troyes, Ajaccio, Auxerre, Strasbourg et enfin Clermont pour finir, au Parc des Princes. Avec une grosse fête pour ce 11ème titre sous forme de record ? Comme l’a dit l’entraîneur Galtier, le PSG distancerait en effet l’AS Saint-Etienne au sommet des clubs les plus titrés de Ligue 1.

Un été pour tout changer ?

Derrière, il sera grand temps de se poser les bonnes questions. En fait, c’est maintenant que les dirigeants parisiens doivent se creuser la tête afin de changer le logiciel d’un club qui répète encore et encore les mêmes erreurs et se présenter en attaque à la rentrée prochaine, avec enfin de réelles chances de soulever le C1. Ce n’était pas le cas en 2022-23, comme Kylian Mbappé l’avait deviné… »Lors de ma première conférence de presse de la saison, en C1, j’ai dit qu’on ferait de notre mieux. Notre maximum, c’est tout. C’est la vérité», a-t-il grincé mercredi en Bavière. Un tacle dans sa direction. Un avertissement aussi : Nasser Al-Khelaïfi, Luis Campos et compagnie feraient bien d’entendre le message.

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En attendant, Paris peut compter sur le crack de Bondy pour ne rien lâcher dans les prochaines semaines, avant de… se demander si son avenir est toujours au PSG. Il n’a qu’un contrat d’un an. «On va se remettre en question et revenir à notre quotidien, la Ligue 1», a-t-il ajouté mercredi. «Comment le convaincre que le projet parisien est le bon pour lui ? Je n’ai pas à convaincre Kylian. Il a parlé (après le Bayern). Mais vous auriez pu interroger n’importe quel autre joueur, vous les auriez trouvés dans le même état, très déçus. Pour le reste, Kylian est un joueur du PSG et il le montre à chaque match. Il a une grande détermination à réussir, à très bien performer et à amener le club le plus haut possible.», note Galtier, qui a récemment estimé que son numéro 7 est «le meilleur attaquant du monde« . « KM » ne se contentera pas longtemps de ne pas gagner «ce» la L1. En attendant, il ne crachera pas dessus. Et il n’a que ça à mettre dans sa bouche.