Si Michel Barnier se dit décidé à « loi sur le logement, premier poste de dépense des Français »cela se fait au prix d’une moindre ambition écologique. Lors de sa déclaration de politique générale devant les députés, mardi 1euh En octobre, le Premier ministre a annoncé que le diagnostic de performance énergétique (DPE) serait “simplifié” et son calendrier “adapté”.
Ce DPE classe les logements des labels A à G selon leur consommation énergétique et leur impact sur le climat, et c’est sur cette base que la Loi Climat et Résilience de 2021 interdit progressivement la location des logements les plus mal isolés et les plus énergivores, pour pousser à la réalisation de travaux.
Ses effets les plus puissants sont attendus à partir du 1euh Janvier 2025, date à laquelle la contrainte s’exercera sur les biens classés G. Suivront les F, en 2028, et les E, en 2034. Mais, alors que la crise du logement frappe durement et que les Français peinent à trouver des logements abordables dans les métropoles et zones tendues , l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (2017-2020) a qualifié cette interdiction en 2023 de “folie”. Une inquiétude apparemment entendue par Michel Barnier, qui envisage également de « un accompagnement mieux ciblé pour les particuliers et les entreprises » pour la rénovation thermique des bâtiments.
Machine arrière
Pour faire face à la crise du secteur de la construction, le chef du gouvernement plaide également en faveur de « des mesures rapides pour relancer l’investissement locatif et l’accession à la propriété, notamment pour les primo-accédants, pour lesquels » il s’est dit « favorable à l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) sur tout le territoire ».
Créé en 1995, le PTZ apporte une aide, sous conditions de ressources, aux ménages réalisant leur premier achat d’une résidence principale. Le système avait été recentré sur l’acquisition de logements neufs, collectifs, dans un quartier tendu (et de logements anciens avec travaux dans un quartier détendu), car une part importante de ces prêts contribuait à l’artificialisation du foncier : plus d’un tiers des PTZ abouti à la construction de logements individuels dans des quartiers détendus. Il s’agit donc d’y revenir, au moins en partie. « Pour construire, il faut du terrain, a ajouté le Premier ministre. Nous devons faire évoluer la réglementation « zéro artificialisation nette » de manière pragmatique et différenciée..
Enfin, M. Barnier veut reprendre plusieurs dispositions concernant le logement social, du projet de loi porté au printemps par le précédent ministre chargé du logement, Guillaume Kasbarian, mais stoppé net par la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin. croit donc que « les propriétaires doivent pouvoir revoir régulièrement la situation de leurs locataires afin d’adapter les loyers à leurs ressources » – une obligation déjà en vigueur – et veut “Donner plus de pouvoir aux maires dans l’attribution” de logements sociaux.