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motion de censure, référendum d’initiative partagée… après le 49.3, les scénarios possibles à l’Assemblée


Sous les huées, la Première ministre, Elisabeth Borne a déclenché le 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

DÉCRYPTAGE – Après l’éclatement du 49.3 par Elisabeth Borne, l’opposition entend sanctionner le gouvernement.

Sanctionner le gouvernement. Après le déclenchement du 49.3 par Elisabeth Borne pour faire adopter sa réforme des retraites, l’opposition entend réagir. Le Premier ministre sait :Dans quelques jours, je n’en doute pas, l’engagement de la responsabilité du gouvernement sera répondu par une ou plusieurs motions de censure. Un vote aura donc lieu, comme il se doit. Et c’est donc la démocratie parlementaire qui aura le dernier mot», a-t-elle déclaré sur le podium, sous les huées de ses adversaires.

Si elles le souhaitent, les oppositions disposent désormais de 24 heures pour déposer une motion de censure. Marine Le Pen a déjà annoncé que son groupe l’utiliserait : «Nous devons censurer ce gouvernement et nous espérons que ceux qui s’apprêtaient à voter contre cette réforme des retraites, voteront pour cette motion de censure.« Face aux micros tendus, le patron du groupe RN à l’Assemblée nationale a aussi déclaré : »Nous voterons pour toutes les motions de censure qui seront déposées.»

« Une motion de censure peut renverser le gouvernement »

De son côté, le député communiste Fabien Roussel a appelé le groupe Liot à déposer une motion de censure. «Elle est prête et nous la soutiendrons.Cette manœuvre, cependant, réussit rarement. Mais cette fois, les oppositions veulent croire à une motion de censure interpartisane : «Je le dis avec sérieux : c’est peut-être la première fois qu’une motion de censure peut effectivement renverser le gouvernement», a indiqué sur BFMTV le député écologiste Julien Bayou. « J’appelle le groupe G / D voter pour ou contre le respect de nos institutions et la cohésion du pays.

Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a affirmé mardi dernier sur Public Sénat que son groupe déposerait «évidemment» une motion de censure dans l’affaire 49.3. «Nous serions d’accord pour présenter une motion avec Liot», a-t-elle ensuite précisé. Et ça, « sans le Rassemblement national : ça ferait un mouvement Liot, quelques LR et Nupes».

L’option du référendum d’initiative partagée

Autre contre-offensive, plus complexe, portée notamment par les communistes : le recours au référendum d’initiative partagée (RIP) pour faire décider directement les Français. Le chemin est sinueux et comporte plusieurs étapes. Il faut d’abord réunir 185 parlementaires pour déposer un projet de loi. «Nous le savons», certifie le député PCF, Stéphane Peu.

Le Conseil constitutionnel devra alors s’assurer que le texte ne concerne pas un sujet déjà rejeté par référendum – ce qui n’est pas le cas pour cette réforme des retraites – ni que la loi est… déjà promulguée. La fenêtre d’opportunité est donc très courte. «Nous avons eu des messages du Conseil constitutionnel disant qu’il fallait aller vite car le gouvernement veut promulguer le texte très vite. On s’est tordu un petit bras», a expliqué mercredi le sénateur PS Patrick Kanner, assurant que le Conseil sera saisi.Au début de la semaine prochaine« .

Si les Sages valident le projet de loi, le plus dur restera devant les parlementaires : recueillir les signatures d’un dixième de l’électorat – soit 4,87 millions de personnes. Du jamais vu jusqu’à présent. Le président de la République serait alors obligé de convoquer un référendum… si ce projet de loi n’est pas examiné à l’Assemblée nationale ou au Sénat dans les six mois qui suivent. Un parcours du combattant qui décourage donc certains à gauche.

lefigaro -fp

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