Paolo Macchiarini : Chirurgien italien en disgrâce jugé en Suède pour des greffes de trachée

Un ancien scientifique italien a été jugé en Suède accusé d’avoir agressé des patients en effectuant des greffes de trachée.

Paolo Macchiarini est accusé d’avoir causé la mort de trois personnes qu’il a opérées entre 2011 et 2014. Il a nié tout acte criminel.

Le chirurgien spécialiste des cellules souches était autrefois considéré comme une figure de proue de la médecine régénérative et a fait la une des journaux pour avoir réalisé les premières greffes de trachée de cellules souches au monde.

En 2011, Macchiarini a été reconnu comme un pionnier en créant la première trachée au monde – partiellement fabriquée à partir des propres cellules souches d’un patient – dans une percée apparente en médecine régénérative.

Mais sept des huit patients qu’il a soignés en Suède et en Russie sont décédés depuis.

En décembre 2018, la Suède a décidé de rouvrir une enquête sur trois opérations qu’il a menées en tant que chercheur invité au prestigieux Institut Karolinska de Stockholm.

Macchiarini a été renvoyé de l’hôpital en mars 2016 pour avoir enfreint l’éthique médicale après avoir été accusé d’avoir falsifié son CV et déformé son travail.

Les critiques disent que le chirurgien a contourné l’éthique médicale pour effectuer des procédures dangereuses sans bénéfice prouvé et qu’il a fabriqué des descriptions des conditions de ses patients.

Il a comparu mercredi devant le tribunal de district de Solna pour entendre les accusations de « mauvais traitements aggravés » contre trois victimes d’Islande, de Turquie et des États-Unis.

« Paolo Macchiarini a effectué l’opération au mépris total de la science et de l’expérience », a déclaré la procureure Karin Lundström-Kron au tribunal, affirmant que les greffes avaient causé de graves blessures physiques et des souffrances aux trois patients.

L’avocat de la défense du chirurgien, Björn Hurtig, estime que l’ancien employeur de Macchiarini, le prestigieux institut suédois Karolinska, devrait être tenu pour responsable.

En 2019, un tribunal italien a condamné Macchiarini à 16 mois de prison pour faux en écriture et abus de pouvoir.