Pologne : le chef du parti au pouvoir s’en prend à la « domination allemande »

Le président du parti nationaliste conservateur au pouvoir en Pologne, Jaroslaw Kaczynski, a dénoncé samedi la « domination » de l’Allemagne en Europe, l’accusant de vouloir réaliser par des méthodes pacifiques « les plans qu’elle avait autrefois voulu réaliser par des méthodes militaires ».

M. Kaczynski, considéré comme l’homme fort et principal stratège de la droite au pouvoir, habitué des attaques contre l’Allemagne et l’Union européenne, a prononcé un discours à Legnica, dans le sud-ouest du pays, dans le cadre de sa tournée du provinces en vue des élections législatives prévues à l’automne 2023.

Il a déclaré, selon l’agence de presse PAP, que la force de l’Europe réside dans celle de ses nations et, dans une large mesure, dans celle des États souverains.

Il a dénoncé « la situation de domination, une situation dans laquelle, par des méthodes pacifiques, l’un des États européens, aujourd’hui le plus grand après la Russie, réalise des plans qu’il voulait autrefois réaliser par des méthodes militaires. C’est un chemin qui mène à la crise et au malheur. Non seulement de Pologne, mais aussi d’Europe. Et aussi de ce pays, l’Allemagne », a déclaré Kaczynski.

Parallèlement à la rhétorique anti-allemande et eurosceptique, que l’opposition polonaise estime au moins en partie liée à la campagne électorale, les autorités polonaises ont récemment lancé une offensive diplomatique pour exiger de l’Allemagne des réparations pour la Seconde Guerre mondiale, estimée par Varsovie à mille trois cents milliards d’euros.

Selon l’Allemagne, la Pologne a renoncé aux réparations de guerre en 1953 et a confirmé à plusieurs reprises cette renonciation.

C’est dans ce contexte que Varsovie a décliné fin novembre la proposition allemande de lui envoyer le système de défense anti-aérienne Patriot, après la chute meurtrière d’un missile en Pologne. Le gouvernement polonais a suggéré que l’Allemagne transfère ces équipements à l’Ukraine.