retrait des rebelles du M23 de certains villages, interrogations sur une accalmie

Camp de Bushangara, au nord de Goma, 12 mars 2023. GUERCHOM NDEBO / AFP
Les rebelles du M23 se sont retirés ces derniers jours de plusieurs localités de l’est de la RDC où sont déployés des soldats de la force régionale est-africaine, ont indiqué jeudi des sources civiles et militaires, notant prudemment une accalmie de la situation. les combats. «La population se demande ce qui les a poussés à se retirer sans combattre», a déclaré par téléphone à l’AFP Alphonse Habimana, président de la société civile de Mweso, localité située dans le territoire de Masisi, à une centaine de km au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Selon lui, les rebelles se sont rendus dans un village à moins de 3 km de Mweso. Ces mouvements interviennent alors que la diplomatie s’active pour obtenir un cessez-le-feu et un retrait des rebelles du M23 des positions qu’ils ont conquises depuis un an au Nord-Kivu. Une force de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), qui compte déjà des troupes kenyanes et burundaises, a été chargée de superviser le retrait des rebelles.
Déploiement des militaires burundais
Pourtant, un autre cessez-le-feu prévu pour le 7 mars n’avait pas été respecté. De violents combats ont eu lieu en fin de semaine dernière près de Saké, à moins de 30 km à l’ouest de Goma, et des échanges de tirs étaient encore signalés lundi. Mais depuis, aucune bagarre n’a été signalée. «Le M23 s’est retiré de plusieurs villages du territoire de Masisi et des militaires burundais y sont déployés depuis hier (mercredi)a déclaré une source au sein de la force EAC. Ces villages sont situés au nord de Saké vers la ville de Kitshanga qui est toujours occupée par le M23, précise cette source.
«Le déploiement des Burundais se fait conformément à ce qui a été convenu entre les Chefs d’Etatd’Afrique de l’Est, a-t-elle ajouté. Plus au nord, une source militaire a signalé le retrait des rebelles d’autres localités telles que Kibirizi et Kirima. Ces mouvements sont interprétés avec beaucoup de prudence par les habitants, brûlés par les annonces précédentes de retraits non suivis d’effet dans le territoire voisin de Rutshuru, sous la supervision des soldats kenyans de la force est-africaine.
«C’est un faux retrait», a déclaré à l’AFP Jean-Claude Bambaze, président de la société civile de Rutshuru. Selon lui, le M23 organise la succession de certains de ses hommes, «fatigué« , par de nouvelles recrues, tandis que «le gros de ses troupesse prépare à de nouvelles attaques. Ancienne rébellion majoritairement tutsie vaincue en 2013, le M23 a repris les armes fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de le soutenir, ce qui a été corroboré par des experts onusiens.
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