Thomas Ramos, une continuité enfin retrouvée en équipe de France

Thomas Ramos a brillé lors du festival face à l’Angleterre. GLYN KIRK / AFP
Après une carrière chaotique en équipe de France, l’arrière toulousain s’est bien comporté depuis la tournée de novembre. Changement de dimension à six mois de la Coupe du monde.
Longtemps, la carrière internationale de Thomas Ramos s’est écrite en pointillés. Lors de la Coupe du monde 2019 au Japon, l’arrière toulousain a dû quitter précipitamment la délégation tricolore, soi-disant à cause d’une entorse à la cheville. Un départ en cours de compétition qui a été immédiatement compensé par l’arrivée de l’ailier Vincent Rattez. Mais cette « blessure diplomatique » avait fait couler beaucoup d’encre : une semaine seulement après son retour en France, il avait joué contre Castres, terminé le match en larmes et son entraîneur Ugo Mola était venu à sa rescousse. Une aventure qui l’a longtemps marqué.
Lors de sa prise de fonction, Fabien Galthié a d’abord fait appel à ses fameux « ovnis » pour occuper le poste d’arrière latéral : il y a d’abord eu le Montpelliérain Anthony Bouthier, puis le Perpignan (aujourd’hui Toulouse) Melvyn Jaminet qui a brillé sous le maillot bleu, avec l’intermède brillamment assuré par le Rochelais Brice Dulin, qui avait réussi à revenir sur le devant de la scène. Avant que Thomas Ramos n’ait – enfin – sa chance lors de la dernière tournée d’automne (Australie, Afrique du Sud et Japon). Pour rattraper le temps perdu. Un défi qu’il a relevé avec brio, au point d’être reconduit pour ce Tournoi des Six Nations.
« Le niveau du Top 14 n’est pas celui du niveau international »
Brillant avec le Stade Toulousain, l’arrière passé par Colomiers (Pro D2) n’a pas eu la même régularité et la même efficacité sous le maillot tricolore, il ne compte que 24 sélections à 27 ans. Lorsqu’il l’a rappelé au niveau international en novembre, Fabien Galthié n’a pas hésité à lui mettre un peu la pression : «Ramos gagne avec ses performances au Stade Toulousain. Mais vous savez aussi que le niveau du Top 14 n’est pas celui du niveau international. Il y aura un défi intéressant pour lui… » Défi réussi. Lors de ce Tournoi, il a enchaîné titularisations et belles performances, faisant de lui un titulaire, sinon indiscutable, du moins en avance sur la concurrence.
«Ça fait quelques années que j’étais là sans y être, il reconnaît. Je ne vais pas réécrire l’histoire, mais je n’ai jamais abandonné. J’ai eu une opportunité en novembre de jouer, je l’ai saisie. Et si je continue, c’est parce que je dois satisfaire le personnel. Je l’espère en tout cas.« Face aux Gallois, s’il marque au moins 13 points, le numéro 15 des Bleus pourrait battre le record de points marqués lors de la même édition des Six Nations (80 points), détenu par l’ancien Clermontois Gérald Merceron depuis le Grand Chelem. 2002. Preuve de son grand succès cette saison.
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Le joueur de Mazamet (Tarn) n’est pourtant pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Cette semaine, à Marcoussis, il a même jugé que son record était « plutôt moyen ». Et pour expliquer : « Mes deux premiers matchs ont été mitigés. Ensuite, j’ai eu deux bons matchs contre l’Ecosse et l’Angleterre. Quand tu n’es pas bon, tu travailles pour revenir et être fort sur le terrain. Là, j’avoue que je suis content de mes deux derniers matchs, tout comme de ma saison avec l’équipe de France.
« Le latéral doit être le moteur du jeu puisqu’il a les rôles de 9, 10 et 15 »
Lors des dernières sorties du XV de France, sa polyvalence dos ouvert a permis d’éclairer le jeu des Bleus. A Toulouse, il a également réalisé d’excellentes sorties en tant que numéro 10 cette saison, notamment en début de saison lorsque Romain Ntamack s’est blessé. Faire partie de l’équipe de France avec de nombreux clubs partenaires est évidemment un avantage. « C’est sûr que jouer avec des joueurs avec qui j’ai l’habitude d’évoluer, ça crée des automatismes. C’est beaucoup plus facile pour nous de nous rencontrer sur le terrain, notamment grâce à la communication que nous avons parfois entre nous. C’est bien pour toute l’équipe. »Il hoche la tête.
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Laurent Labit, l’entraîneur en charge de l’attaque tricolore, profite pleinement de sa capacité à évoluer aux postes de 10 et 15, notamment cette année en l’absence de blessé Matthieu Jalibert, et peu à son avantage lorsqu’il est engagé au dos. Thomas Ramos explique «dans le projet staff, l’arrière doit être le moteur du jeu puisqu’il a les rôles de 9, 10 et 15« . Et d’ajouter :Quand Romain est pris dans des zones de ruck, j’assume naturellement le rôle de 10. Cela permet de créer des relais sur le terrain. Nous avons l’habitude de se compensent mutuellement. Ce sont des automatismes qui aident l’équipe.» Et qui lui a permis de s’installer pour la durée en équipe de France, à six mois de la Coupe du monde.
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