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Un cabaret de danseuses nues servira à fabriquer du matériel pour la science


C’est officiellement la fin d’une époque au Québec. Le bâtiment du célèbre cabaret des danseuses nues Folichon a été vendu et sera transformé en laboratoire high-tech.

L’édifice mythique du boulevard Wilfrid-Hamel servira désormais à la fabrication de lentilles optiques et à la science médicale.

Véritable institution, le Folichon – également connu pour sa bonne chère – a été le premier lieu de divertissement pour gentlemen de la Vieille Capitale et le point de rencontre des stars internationales, des joueurs nordiques et des politiciens influents, en toute discrétion, pendant 40 ans.

« Notre force a toujours été le service à la clientèle. Beaucoup de gens ont demandé à passer incognito et nous avons respecté la confidentialité, sinon nous n’aurions pas duré aussi longtemps », a déclaré l’ancien propriétaire Gaétan Bélanger à Enregistrer.

Il mentionne que depuis son ouverture en 1980, environ 10 000 femmes ont travaillé au Folichon et il estime le nombre de visiteurs à quelques millions, sans compter les centaines de milliers de repas servis.

La pandémie et la pénurie de main d’oeuvre viendront enfin à bout du commerce qui avait changé de vocation en 2021 en devenant le Cabaret l’Impresario.

Malgré quelques bonnes soirées, le propriétaire a décidé de mettre en vente son immeuble et son terrain en août dernier pour 1,3 M$. Il n’a fallu que quelques mois pour que la transaction se concrétise.

Lentilles doriques

Sead Doric, président et fondateur de Doric Lenses est le nouveau propriétaire des lieux.

Elle profitera de cette nouvelle acquisition pour procéder à un agrandissement majeur après la réalisation d’importants travaux de rénovation. De grandes fenêtres seront ajoutées tandis que la scène et la cuisine seront démontées.

« Nous avions besoin d’espace. C’est une chaîne de production qui va emménager dans le bâtiment », confirme l’homme d’origine bosniaque.

Fondée en 1995, la société a développé une gamme de produits pour les besoins d’assemblage de dispositifs photoniques. L’entreprise, qui emploie 80 personnes, exporte 90% de sa production à l’étranger.

M. Doric est arrivé au Québec à la fin des années 80. Titulaire d’un doctorat en physique à l’Imperial College de Londres, il a finalement lancé sa propre entreprise depuis son sous-sol. Aujourd’hui, il est reconnu comme un fournisseur important dans son domaine.

Comme son entreprise s’est installée dans un immeuble derrière le Folichon à une certaine époque, lorsqu’il a vu l’enseigne à vendre, l’occasion était bonne d’acquérir l’ancien club de strip-tease.

« Quand j’ai voulu expliquer où nous étions, j’ai dit : derrière le Folichon. Personne n’avait jamais visité l’endroit, mais tout le monde savait où il se trouvait », rit M. Doric.

Non retraité

De son côté, Gaétan Bélanger refuse de parler de retraite. Même s’il a vendu son établissement, il garde la porte ouverte à un nouveau projet.

« J’ai gardé mon équipement, donc ça pourrait être utile. Je vais me donner du temps, mais je suis toujours ouvert aux nouvelles idées. C’est ce qui fait vivre les projets », confie l’homme de 75 ans sans préciser si l’ouverture d’un autre club de strip-tease est prévue.

M. Bélanger est très fier de ce qu’il a accompli au fil des ans. De plus, il a tenu à remercier sa précieuse clientèle qui l’aura suivi jusqu’à la toute fin.

L’année dernière, il avait quand même réussi à remplir le bâtiment avec la présentation de spectacles musicaux, rien à voir avec les spectacles de danse traditionnels.

« Honnêtement, quelques soirs ça marchait très bien, mais on ne pouvait pas avoir assez de monde pour travailler trois soirs par semaine », conclut-il.

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