un policier accusé d’avoir violé plusieurs femmes au sein de son commissariat

Le policier toulousain, visé par six plaintes, a été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès pour « viols et agressions sexuelles ».
Une affaire troublante. Un policier, aujourd’hui âgé de 52 ans, a été mis en examen à Toulouse pour le viol et les agressions sexuelles de six femmes entre 2017 et 2018, a appris Le Figaroconfirmant les informations du Envoi depuis le sud . Le brigadier-chef aurait commis ces actes dans l’enceinte du commissariat de Toulouse où il travaillait. En 2018, une femme entendue dans une autre affaire affirme avoir été violée par un policier toulousain, en 2017, alors qu’elle se présentait au commissariat pour se plaindre de son compagnon violent.
Six plaignants
L’IGPN (Inspection générale de la police nationale) se saisit du dossier et convoquera l’officier de police judiciaire après ce premier signalement. L’intimé a ensuite donné les noms de deux autres femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles au sein du commissariat, mais « convenu » selon lui. « L’IGPN a mené une enquête très approfondiesalue Me Emmanuelle Franck qui représente une des victimes avec Me Alexandre Martin. Ils se sont dit qu’avec ce modus operandi, il devait sûrement y avoir d’autres victimes. Alors ils ont cherché et ont fini par trouver trois autres femmes. A chaque fois, c’est la même procédure : « Ce sont des femmes en situation de fragilité, qui viennent porter plainte pour des situations compliquées, qui impliquent souvent la garde des enfants. Notre cliente a été sidérée au moment des faits, qui se sont déroulés à la fin de l’audience, alors qu’elle était en larmes après lui avoir confié des informations compromettantes ». Au total, six femmes ont porté plainte.
Lire aussi« Seul un oui est un oui » : l’Espagne s’apprête à durcir sa loi sur le viol avec la notion de « consentement explicite »
Le chef de brigade a été mis en examen pour « viols et agressions sexuelles » en 2019 et suspendu de ses fonctions. A l’époque, il avait été placé en détention provisoire pendant trois semaines avant d’être libéré par la chambre de l’instruction. Il est actuellement sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès. « Il se défend en disant que c’est un complot et que ces femmes se sont regroupées pour lui faire du mal mais qu’elles ne se connaissent pas du tout, qu’elles ne sont jamais entrées en contact, insiste Me Fanck. Ce sont des victimes qu’il fallait rechercher, l’IGPN devait les convaincre de porter plainte. Mon client a fini par le faire en 2020. » Le client de Me Franck et Martin a également été entendu fin 2022 par le juge d’instruction chargé du dossier.
« Circonstance aggravante »
« Il faut se rappeler que cet individu crie son innocence, fait valoir Me Martin Vatinel, qui représente le policier mis en cause avec Me Laurent Boguet. Il a répété qu’il avait commis une faute disciplinaire, morale mais non pénale. Il affirme ne pas avoir perçu l’absence de consentement. C’est quelque chose qui sera débattu le jour du procès. Le conseil assure qu’il s’agit d’un dossier « compliqué » et que le « La souffrance des parties civiles » ne doit pas « exclure » celle de l’accusé : « Quand on inspecte la vie de ce policier, on se rend compte qu’il était dans un couple où les choses étaient plus qu’aile, qu’il était dans une forme de marasme psychologique ».
Lire aussiA Paris, le fléau des viols de rue ne faiblit pas
La date de son procès n’a pas encore été fixée. Il risque 15 ans de prison s’il est reconnu coupable de viol. « C’est une circonstance aggravante juridiquement et moralement qu’il soit policier et, en plus, il a commis ces crimes au sein d’un commissariatavance Me Franck. Rien que par cette posture, il fait taire les victimes puisqu’à aucun moment elles n’ont pensé pouvoir repousser les portes d’un commissariat pour porter plainte contre un policier pour viol. Ils ont estimé que c’était une perte de temps.
lefigaro -fp