Agé de 32 ans, le suspect a été mis en examen à la suite d’une enquête menée par l’Office des mineurs. Soignant proche de la communauté nantaise, l’individu a été placé en détention provisoire le 25 septembre.
Le Figaro Nantes
Nouvelle répression contre les réseaux pédocriminels. Un homme de 32 ans a été mis en examen à Nantes (Loire-Atlantique), le 25 septembre, des chefs de « viols avec actes de torture ou de barbarie », « agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité ». et « l’enregistrement, la détention et la diffusion d’images pornographiques d’un mineur ». Selon les informations de nos confrères de BFMTV, la victime de cette assistante familiale nantaise est un enfant âgé de 4 ans, qui était jusqu’alors soigné au domicile du suspect.
L’enquête a été ouverte le 11 septembre, après la diffusion sur le réseau de messagerie cryptée Telegram de plusieurs vidéos explicites de viols sur mineure. Identifiées par les services néerlandais, les images ont été transmises aux autorités françaises via Europol, sont arrivées au bureau de l’Office des mineurs (Ofmin) et ont été décrites comme« insoutenable » par des sources proches de l’enquête.
Des violences exceptionnelles
“Compte tenu de l’extrême gravité des faits, nous avons décidé d’agir au plus vite, a déclaré lundi le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul, lors d’une conférence de presse. Je ne souhaite pas entrer dans les détails, mais pour que des actes de torture et de barbarie soient qualifiés, il faut pouvoir démontrer la violence exceptionnelle exercée, ayant provoqué une douleur et une souffrance aiguës chez la victime, ainsi que la volonté manifeste de nier, chez la victime, la dignité de la personne humaine. Ce que nous considérons, en l’état actuel, comme suffisamment caractérisé.
Cette affaire constitue un contre-exemple parfait car, partant de très peu, les enquêteurs sont parvenus à identifier les deux personnes en un temps record.
Renaud Gaudeul, procureur de la République de Nantes
Inconnu de la justice, l’homme aurait reconnu des viols et des tendances pédophiles lors de sa garde à vue au commissariat central de Nantes. Père d’un enfant de quatre ans, qu’il élève en garde partagée, cet aide-soignant de formation, proche de la communauté, vit en périphérie de Nantes et a obtenu l’agrément de la protection de l’enfance en décembre 2023, lui permettant de devenir famille d’accueil. La présence d’un lit médicalisé aurait notamment permis aux enquêteurs de recentrer leurs recherches sur un suspect originaire de Loire-Atlantique, interpellé le 23 septembre, à la descente d’un avion revenant de Tunisie. L’agresseur présumé a également travaillé comme baby-sitter dans sa jeunesse.
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« Cette affaire constitue un contre-exemple parfait car, en partant de très peu, les enquêteurs sont parvenus à identifier les deux personnes en un temps record »a ajouté Renaud Gaudeul, évoquant l’utilisation de « des techniques inédites utilisées pour récupérer des informations qui ont permis de retrouver la victime et l’auteur présumé ». L’enquête se poursuit sous l’égide d’un juge d’instruction nantais. Décrit comme un « prédateur sexuel », l’individu a été placé en détention provisoire mercredi. Son domicile a été perquisitionné et du matériel informatique saisi pour exploitation par les enquêteurs. L’enquête va désormais chercher à retrouver d’autres victimes possibles du suspect. L’individu risque la réclusion à perpétuité pour les actes qui lui sont reprochés.
Sa victime aurait été prise en charge par les services d’urgences pédiatriques spécialisés. Hospitalisée quelques jours avant l’arrestation du suspect, à la mi-septembre, la petite fille est lourdement handicapée et présente d’importants retards de développement. Inauguré en août 2023, Ofmin a notamment été à l’origine du vaste raid anti-pédocriminel qui a abouti à l’arrestation de 80 suspects en décembre dernier.