Échec
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Todd Phillips s’efforce de créer une suite à son succès porté par son acteur américain. On s’attendait à ce que ce soit un échec, et c’est effectivement le cas. Lady Gaga, tout comme Harley Quinn, ne relève malheureusement pas le niveau.
Dès le premier Joker, énorme succès malgré, ou grâce, au fait que Todd Phillips proposait avec lui une sorte d’alternative à la formule explosive du blockbuster de super-héros contemporain, il n’y avait pas de suite à en tirer. Ou un film par ailleurs hors du commun, très loin, vraiment, du film de studio, qui reprendrait la cause du nihilisme politique complet qui s’est esquissé dans les dernières minutes de Joker, quand Arthur Fleck, grâce au meurtre rituel en direct d’un roi de la comédie télévisée, était consacré idole extatique d’une révolution, avec en prime un déchaînement de fureur aveugle. UN Joker 2 sale destruction totale, gore, voire complètement fasciste ?
On s’en souvient, le programme du premier film était simple – Fleck, avatar inventé par Phillips, nouvel avatar du super méchant Batman, un personnage tellement acculé par l’adversité de son environnement culturel et social qu’il est devenu une arme mortelle. et irrésistible – mais l’explosion de violence du film était si opportune qu’elle résonnait, à travers le pittoresque de sa reconstitution de New York. années soixante-dix et le brouillard de sa confusion idéologique, comme une catharsis politique. Comme si Phillips, le marchand de comédies excessives (Très mauvais voyage 1,2,3…), l’avait écrit connecté à une antenne météorologique