Divertissement

Valentino et Stella McCartney, histoires de famille


Valentino (à gauche) et Stella McCartney (à droite). /SIPA / Shutterstock/SIPA

Il y a la transmission des vêtements chez les Picciolis et celle de l’amour des chevaux chez les McCartney. Et le style en héritage pour ces deux défilés forts à Paris.

L’inspiration d’un designer ne vient pas toujours d’une rétrospective d’artiste, d’un film d’auteur oublié ou d’une pièce dénichée dans les archives. Parfois, l’idée peut naître chez lui, dans son foyer, en observant sa famille. Comme chez Valentino, où tout commence par une cravate dénichée par sa fille dans la loge de Pierpaolo Piccioli. « Elle a pris l’habitude d’emprunter mes vêtementsconfie le directeur artistique de la maison romaine après son défilé hiver 2024, dimanche soir, à l’hôtel de Rothschild. Au début, c’était mes t-shirts ou mes sweats, mais depuis peu, elle a jeté son dévolu sur des pièces plus formelles, comme mes vestes et mes cravates. Elle ne les porte pas pour m’imiter ou se déguiser, elle se les approprie. C’est fascinant que, pour elle, la cravate ne soit pas le symbole de la domination masculine, comme cela a pu l’être pour ma génération, mais qu’elle devienne un nouveau vêtement.

Alors, de cette bande de tissu que les hommes se nouent autour du cou depuis des décennies, l’Italienne tire un vestiaire féminin, cool, débridé et finalement très Valentino. Du premier look (une robe noire commençant par un faux col blanc et un nœud Windsor) au dernier (une large chemise blanche et une jupe à traîne entièrement brodée de sequins argentés en dégradé), cette cravate, souvent fine et noire , est partout, mais Piccioli le certifie : « J’ai voulu aller au-delà de l’effet de style et réfléchir à la simplicité de sa construction, son esthétique, sa forme. » Une forme qui inspire les rayures, les mélanges optiques, les silhouettes color-block exquises, les robes chemises aériennes et une série de petits costumes avec des vestes boxy tueuses et des microshorts assortis.

Il n’oublie pas les volants, les roses en application, le grand soir et le rouge carmin, signatures de la maison Valentino Garavani, depuis sa création en 1960. Les 73 filles et garçons défilent à un rythme effréné. Alors qu’au dernier défilé haute couture les images de Kristen McMenamy tombant de ses talons trop hauts faisaient le tour des réseaux sociaux, cette fois la créatrice a privilégié les bottines plates à semelles épaisses. Accentuant encore ce contraste explosif entre masculin et féminin, sexy (robes transparentes et mini-shorts) et austérité (couture). « Cette collection est une sorte d’uniforme que l’on peut arranger à sa guise, comme le font les écoliers. J’utilise les codes de la maison, mais en apportant un autre regard. Même cette idée de sensualité est une idée dépassée. Les jeunes pensent plus en termes de liberté, celle de montrer leur corps ou de le couvrir. Je veux le fêter. »

Respect de la faune et de la flore

« Je ne voyagerais qu’à cheval, si j’avais le choix », a déclaré Linda McCartney. Sa fille Stella McCartney, une passionaria éco-responsable, s’est naturellement inspirée d’un animal qu’elle connaît bien. « Ma famille entretient depuis longtemps une relation merveilleuse avec les chevaux.confie-t-elle après son défilé lundi matin, dans le manège de l’Ecole militaire. Ces liens avec les animaux me tiennent à cœur, surtout à une époque où tant de plumes, de fourrures et de cuirs défilent sur les podiums. Cette collection montre qu’il est possible de faire la même chose sans tuer d’êtres vivants et sans faire de compromis sur le look.

De l’allure, il y en a, dans ces tailleurs jupes fendues en drap de laine à carreaux Prince de Galles ou anglais, dans ses manteaux d’officier oversize qui lèchent le sol, ces polos glissés sur des cuissardes ou des pantalons larges à pinces d’homme. Les tailleurs aux épaules larges et à la taille cintrée côtoient les robes asymétriques aux décolletés plongeants en maille, les néo-nuisettes esprit vintage et slip robes en patchwork de mousseline, motifs équestres et sequins façon Pirulo.

Ce qu’il fait est un miracle. Il obtient tellement de ses animaux, pas de fouets ni de secousses

Stella McCartney

Le tout réalisé dans le respect de la faune et de la flore. Les fourrures imprimées de taches façon appaloosa se révèlent être de la laine épaisse bouclée. Le cuir des sacs et des chaussures est végétalien, fabriqué à partir de déchets de pommes, de raisins et de mycélium de champignons. Le coton est régénéré, la soie remplacée par de la viscose respectueuse de la forêt.

Cerise sur le gâteauà l’arrière-plan de cette garde-robe ultra désirable imprégnée de cet amour si britannique pour la campagne et les sports équestres, un troupeau de chevaux sauvages galopent la crinière au vent, sous les ordres discrets de Jean-François, un dresseur qui leur murmure à l’oreille. « Il y a quelques mois, j’ai découvert son émissiondit Stella McCartney avec enthousiasme. Ce qu’il fait est un miracle. Il obtient tellement de ses animaux, sans fouetter ni secouer. Plus tôt, je les regardais répéter. Mon chien ne tient pas debout si longtemps, même si je le lui demande gentiment. »

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