Fini les IBAN interminables et les virements compliqués ! De grandes banques françaises s’associent pour lancer Wero, un porte-monnaie électronique qui promet de simplifier nos paiements.
En 2024, ce n’est pas si simple d’envoyer de l’argent à un ami. Pour un virement immédiat, vous devez disposer de virements immédiats gratuits et renseigner le RIB de votre ami. Certaines banques, comme Revolut, proposent des transferts d’argent gratuits et immédiats, mais il faut envoyer l’argent entre deux comptes Revolut (sinon utiliser un virement traditionnel). PayPal, Lydia… nous avons besoin de comptes. Bref, ce n’est pas si simple.
Cela est sur le point de changer avec Wero, le nouveau portefeuille électronique lancé par sept grandes banques françaises. Mais ne vous y trompez pas : derrière cette interface extrêmement simple se cache un projet visant à créer un véritable concurrent européen aux géants américains du paiement en ligne, comme PayPal.
Qu’est-ce que Wero exactement ?
Wero c’est tout d’abord une application qui sera intégrée directement aux applications mobiles de vos banques (à l’exception de La Banque Postale qui proposera une application dédiée). Son objectif premier ? Remplacez le service Paylib et simplifiez les virements entre particuliers.
Concrètement, plus besoin de s’inquiéter des IBAN ou RIB à n’en plus finir. Avec Wero, vous pourrez envoyer de l’argent à n’importe qui en utilisant simplement son numéro de téléphone, son adresse e-mail ou même un pseudonyme. Tout cela en quelques secondes, grâce à la technologie de transfert instantané.
Mais Wero ne compte pas s’arrêter là. A terme, l’ambition est de proposer une solution de paiement complète, utilisable aussi bien pour le e-commerce que dans les magasins physiques. On parle même de remplacer Apple Pay ou Google Pay sur nos smartphones d’ici 3 à 4 ans.
Sous-vêtements techniques de Wero
Sous le capot, Wero s’appuie sur l’infrastructure existante des virements instantanés SEPA. C’est ce qui lui permet d’être ultra-rapide et de travailler avec n’importe quelle banque européenne (même si pour l’instant, seules les banques françaises, allemandes et du Benelux sont dans le coup).
Pour les paiements en magasin, Wero s’appuie sur deux technologies : le QR code, parfait pour les petits commerçants qui ne disposent pas de terminal de paiement, qui rappelle Alipay en Chine, et le NFC, la même technologie qu’Apple Pay, pour payer avec son smartphone.
Un petit aperçu de la sécurité : Wero utilise une authentification forte à deux facteurs, conformément à la réglementation européenne. Vos données de paiement restent stockées auprès de votre banque et non chez un tiers.
L’Europe contre-attaque
Wero est bien plus qu’une simple application de paiement. Il s’agit d’un projet stratégique pour l’Europe, soutenu par le consortium Initiative européenne sur les paiements (EPI). L’objectif ? Créer un « système » de paiement 100 % européen pour concurrencer Visa, Mastercard et PayPal.
Pourquoi est-ce important ? Il y a plusieurs raisons. C’est d’abord une question de souveraineté numérique : garder le contrôle sur nos données de paiement. Ensuite, cela réduirait les coûts en proposant des prix plus avantageux aux commerçants. C’est enfin l’opportunité de créer un écosystème de paiement véritablement adapté aux besoins européens.
Mais attention, le défi est de taille. Les géants américains ont une longueur d’avance et les habitudes de consommation sont bien ancrées. Wero devra faire ses preuves pour gagner.
Le calendrier de déploiement
Rome ne s’est pas construite en un jour, et Wero non plus. Le lancement des transferts entre particuliers est prévu pour septembre 2024. L’intégration dans le e-commerce devrait suivre en 2025, puis le déploiement dans les magasins physiques en 2026. L’ambition ultime de remplacement d’Apple Pay et autres est fixée pour 2027-2028. Paylib continuera de fonctionner jusqu’à sa disparition prévue en mars 2025.